Glyphosate : Hulot et Travert veulent des "engagements" mi-juillet

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Glyphosate: hulot et travert veulent des engagements mi-juillet[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement souhaite disposer "d'ici trois semaines" des premiers "engagements précis" des acteurs concernés par la suppression, sous trois ans, de l'utilisation du glyphosate en France, ont annoncé vendredi Stéphane Travert et Nicolas Hulot lors de l'installation d'une "task-force" sur cette question.

Les ministres de l'Agriculture et de la Transition écologique et solidaire ont réuni à Paris une soixantaine d'acteurs de ce dossier (syndicats agricoles, industriels, distributeurs, coopératives, chambres d'agriculture, instituts de recherche) devenu embarrassant pour le gouvernement.

Ils ont notamment annoncé à cette occasion la création d'un centre de ressources "d'ici la fin de l'année" pour rendre accessible à l'ensemble de la profession agricole les solutions existantes pour sortir du glyphosate, un herbicide controversé encore massivement utilisé en France.

Les actions d'accompagnement vont être renforcées afin de "diffuser les solutions et trouver de nouvelles alternatives pour les usages pour lesquels il demeurerait des impasses", peut-on lire dans un communiqué commun.

Les réseaux territoriaux des chambres d'agriculture et l'enseignement agricole vont être eux mobilisés "pour faire connaître et promouvoir les alternatives au glyphosate". La "task-force" devra pour sa part "rendre des comptes" tous les trois mois aux ministres et aux parlementaires "des actions engagées et des progrès accomplis".

TRANSITION AGRO-ÉCOLOGIQUE

"Le président de la République a fixé un cap et nous devons apprendre à nous passer du glyphosate dans les trois ans, tout en précisant que les agriculteurs ne seront pas laissés dans une impasse", a dit Stéphane Travert à la presse à l'issue de la rencontre.

"Il s'agit d'une transition agro-écologique majeure d'autant plus marquante que la glyphosate est la substance phytosanitaire la plus utilisée et la France veut se donner une ambition forte", a-t-il ajouté.

Les pays de l'Union européenne ont voté de justesse en novembre en faveur du renouvellement pour cinq ans de l'autorisation de cet herbicide jugé dangereux par les défenseurs de l'environnement mais que les agriculteurs veulent pouvoir continuer à utiliser.

La France a elle fait savoir que le produit serait interdit sur son sol d'ici trois ans et n'a pas exclu une dérogation pour les "10%" de cas où il n'y aurait pas d'alternative pour les agriculteurs français".

Le rejet fin mai à l'Assemblée nationale d'un amendement, soutenu par Nicolas Hulot, qui visait à inscrire dans la loi l'interdiction en 2021 de l'herbicide soupçonné d'avoir un effet cancérigène, a suscité les inquiétudes des écologistes qui y ont vu un recul de l'exécutif. Ce dernier a réaffirmé à plusieurs reprises depuis que l'objectif sous trois ans serait tenu.

Matthieu Orphelin, député La République en marche issu des écologistes, qui est volontiers critique avec le gouvernement sur ce dossier, salue dans un communiqué une "mobilisation générale" et des mesures qui "vont dans le bon sens".

"Elles seront autant d'atouts si tous les acteurs prennent leur part de responsabilité, pour réussir cette sortie du glyphosate attendue par les citoyennes et les citoyens", a-t-il dit.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)