Macron en pédagogue devant le Congrès lundi

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Macron en pedagogue devant le congres lundi[reuters.com]
(Crédits : Akintunde Akinleye)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron expliquera lundi aux députés et sénateurs réunis à Versailles que son action vise à s'attaquer "aux racines du mal" et non aux symptômes, a déclaré vendredi Benjamin Griveaux, alors que les résultats de la rafale de réformes engagée depuis un an doivent pour beaucoup d'entre eux encore se matérialiser.

Selon une source à l'Elysée, ce second discours du président devant le Congrès, prononcé alors qu'une rafale de sondages mauvais pour l'exécutif a été publiée ces derniers jours, durera au moins une heure. Il ne s'agira pas d'entrer dans le détail des réformes à venir mais de donner "une vision, une visibilité" aux parlementaires, a-t-elle ajouté.

Devant le conseil des ministres vendredi, Emmanuel Macron a dit qu'il défendrait à Versailles son action depuis son élection, "avec une année de réalisations qui sont en ligne avec ce qui avait été annoncé dans le cadre de la campagne présidentielle", a dit le porte-parole du gouvernement lors du compte rendu du conseil des ministres.

Il rappellera "que la transformation prend du temps et qu'on s'attaque aux racines des problèmes et pas seulement aux symptômes", a poursuivi Benjamin Griveaux, citant comme exemples le logement, la santé, l'éducation et l'emploi.

"Trop longtemps, nos politiques publiques se sont attelées simplement à gommer, réparer les symptômes et assez peu à s'attaquer aux racines du mal", a-t-il encore déclaré.

Emmanuel Macron "dressera aussi les grandes lignes de ce qui se fera l'année qui vient, avec la mise en cohérence de l'action et la poursuite de grands chantiers, qui seront nombreux à la fois dans le champ économique et dans le champ social."

Après la présentation du plan pauvreté, reportée de quelques semaines et la réforme des hôpitaux, qui ne sera finalement présentée que début septembre, plusieurs grandes réformes sont prévues dans les prochains mois.

Celle des retraites, programmée pour le premier semestre 2019, sera suivie d'une loi sur la dépendance d'ici fin 2019, tandis qu'une réflexion sur les politiques d'accompagnement social, dont le RSA, a été annoncée.

"POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE"

Lors de sa première prise de parole l'an dernier devant le Congrès, Emmanuel Macron s'était gardé d'annoncer des mesures économiques et sociales ou des orientations claires en matière de politique étrangère, à la veille du discours de politique générale de son Premier ministre, Edouard Philippe.

Le chef de l'Etat s'était en revanche donné un an pour réformer les institutions françaises (réduction de 30% du nombre de parlementaires, introduction d'une dose de 15% de proportionnelle aux législatives et accélération du travail parlementaire).

Le "parachèvement" de la réforme a depuis été reporté à 2019, avec un début d'examen du volet constitutionnel à l'Assemblée nationale le 10 juillet puis au Sénat à la rentrée, en même temps que l'examen du volet institutionnel.

Permise depuis la révision constitutionnelle souhaitée par Nicolas Sarkozy en 2008, cette allocution devant le Congrès est critiquée par les députés La France insoumise et certains députés Les Républicains, qui ont annoncé leur intention de boycotter le discours lundi.

"La politique de la chaise vide ne fait jamais beaucoup avancer le débat démocratique", estime la source à l'Elysée. "Quand le président de la République, devant les parlementaires, présente un bilan de son action et, à travers la représentation nationale, également aux Français, c'est plutôt un exercice démocratique qu'il faut saluer."

"Donc c'est évidemment dommage qu'un certain nombre de parlementaires considèrent que la réunion du Congrès a si peu d'importance qu'ils n'y participent pas", ajoute-t-elle.

(Jean-Baptiste Vey et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)