La Hongrie honore l'ambassadeur de France, "un ami" sur le départ

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(Crédits : Stringer Russia)

BUDAPEST (Reuters) - L'ambassadeur de France en Hongrie Eric Fournier, auteur d'une note louant la politique du Premier ministre Viktor Orban et dont Paris a annoncé le remplacement, a été fait vendredi commandeur de l'ordre du Mérite hongrois, en récompense de ses efforts en faveur des relations entre les deux pays, annonce le ministère hongrois des Affaires étrangères.

Cette décoration, décernée au nom du président Janos Ader, lui a été remise par le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, qui a remercié cet "ami de la Hongrie" d'avoir su faire preuve de "bon sens" au milieu des débats souvent trop chargés d'émotion qui secouent actuellement l'Europe, notamment à propos des migrants, précise le site internet du gouvernement.

Eric Fournier a répondu qu'il avait essayé, auprès de ses compatriotes, de faire mieux comprendre la Hongrie, loin des caricatures et des fausses interprétations.

Le ministère français des Affaires étrangères a minimisé lundi le remplacement de l'ambassadeur, auteur d'une note confidentielle louant la politique d'Orban et divulguée par le journal sur internet Mediapart.

Le remplacement d'Eric Fournier, qui ne devait quitter son poste qu'à la mi-juillet, par la ministre plénipotentiaire hors-classe Pascale Andreani, a été acté par un décret daté de jeudi dernier et publié samedi au Journal officiel.

Dans la note dont Mediapart a publié des extraits, Eric Fournier dénonce à propos de la Hongrie un "mythe du populisme" porté, selon lui, par les médias anglo-saxons et français.

Il se demande si les accusations d'antisémitisme portées à l'encontre du gouvernement de Viktor Orban ne visent pas à détourner l'attention "du véritable antisémitisme moderne, qui est le fait des musulmans de France et d'Allemagne".

Le président français Emmanuel Macron critique depuis son élection l'an dernier le populisme et les régimes autoritaires, y compris dans l'Union européenne, comme en Hongrie ou en Pologne, et une progression des extrêmes sur le continent, qu'il juge "un peu comme une lèpre".

(Gergely Szakacs et Sandor Peto; Guy Kerivel pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)