L'ex-directeur de campagne de Trump veut le report de son procès

reuters.com  |   |  744  mots
L'ex-directeur de campagne de trump veut le report de son proces[reuters.com]
(Crédits : Jonathan Ernst)

par Nathan Layne

NEW YORK (Reuters) - L'ancien directeur de campagne du président américain Donald Trump, Paul Manafort, a demandé vendredi que son procès, prévu fin juillet non loin de Washington, soit éloigné de la capitale fédérale, au motif que les jurés potentiels seraient influencés par la couverture négative de la presse.

Le procès, qui doit avoir lieu devant un tribunal fédéral à Alexandria, en Virginie, devrait débuter le 25 juillet, mais ses avocats demandent en outre que le procès ne commence qu'après un autre procès concernant Paul Manafort prévu en septembre devant un tribunal fédéral à Washington DC.

Ses avocats font valoir que la détention de leur client rend difficile la préparation de sa défense.

Le procureur spécial Robert Mueller qui enquête sur le rôle qu'a pu jouer la Russie de Vladimir Poutine dans la campagne présidentielle de 2016, a inculpé Manafort de fraude bancaire et fiscale.

Les requêtes déposées vendredi sont la dernière tentative de Paul Manafort de blocage du processus judiciaire. Le mois dernier, le juge de l'affaire à Alexandria avait rejeté une requête en annulation de l'inculpation et confirmé l'habilitation du procureur Mueller à le poursuivre.

Citant son droit à un procès par un jury impartial prévu par le sixième amendement de la Constitution américaine, les avocats de Paul Manafort demandent que le procès soit déplacé d'Alexandria, ville très proche de Washington, à Roanoke, en Virginie également, mais distante de quelque 400 kilomètres de la capitale fédérale.

PARTI PRIS

Les avocats citent des données montrant que la candidate démocrate à la présidentielle de 2016, l'ancienne secrétaire d'Etat Hilary Clinton, a remporté les deux tiers des suffrages à Alexandria, qui faisait partie d'une zone où la couverture médiatique de la campagne était très négative envers le candidat républicain Donald Trump et son directeur de campagne Paul Manafort.

Les avocats font valoir qu'un jury issu de cette population sera mal disposé envers Paul Manafort et que Roanoke, où le vote présidentiel était plus équilibré entre les partis démocrate et républicain, permettrait d'avoir des jurés moins partiaux.

"Nulle part dans le pays, le parti pris contre M. Manafort n'est plus apparent qu'ici dans la région métropolitaine de Washington", écrivent les avocats de Paul Manafort. "Il n'est pas exagéré de penser que les électeurs qui ont soutenu la secrétaire Clinton doivent être prévenus contre M. Manafort."

Paul Manafort a été incarcéré le mois dernier par le juge supervisant le procès de Washington après des accusations de subornation de témoins portées par Robert Mueller à son encontre.

En ce qui concerne le report de la date du 25 juillet jusqu'à la fin du procès de Washington, les services de Robert Mueller sont opposés à cette demande, reconnaissent-ils.

"La détention actuelle de M. Manafort a rendu les réunions avec ses avocats pour préparer sa défense beaucoup plus rares et chronophages", écrivent ses avocats.

Vendredi encore, les procureurs ont déclaré que lors du procès, ils présenteraient des preuves montrant que Steven Calk, le patron de la Federal Savings Bank, basée à Chicago, a aidé Paul Manafort à obtenir 16 millions de dollars en prêts, en échange de son entremise pour lui obtenir un poste intéressant dans l'équipe de campagne des républicains et au sein de l'administration.

"Au cours du processus de demande de prêt, le dirigeant a exprimé son intérêt à travailler sur la campagne de Trump, a fait part de son intérêt à l'accusé et a finalement obtenu un poste de conseiller de l'équipe de campagne de Trump", écrit le procureur adjoint Uzo Asonye.

En avril, des députés démocrates se sont demandés si Steven Calk cherchait à obtenir une faveur de la part de la future administration Trump quand il s'est informé du processus de confirmation d'un haut poste dans l'armée américaine avant d'accorder des prêts à Manafort.

Un porte-parole de la Federal Savings n'a pas répondu à une demande de commentaire vendredi. La banque a par le passé nié qu'il y ait un lien entre les prêts et la position de Calk dans l'équipe de campagne de Trump.

(Danielle Rouquié pour le service français)