Quatrième nuit de violences urbaines à Nantes

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Quatrieme nuit de violences urbaines a nantes[reuters.com]
(Crédits : Stringer .)

NANTES (Reuters) - Une dizaine de véhicules ont à nouveau été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi dans l'agglomération nantaise, au terme d'une quatrième nuit de violences urbaines suite à la mort du jeune Aboubakar Fofana dans le quartier du Breil.

La nuit précédente, cinquante-deux voitures et huit bâtiments avaient été pris pour cibles, selon la police. Quatre interpellations avaient eu lieu pour "jets de projectiles", "tentative de destruction par incendie en réunion" et "transport et détention de substances incendiaires".

Un lycée professionnel, situé dans le quartier de la Bottière, avait notamment été visé. Une quinzaine d'individus avaient commencé à répandre du carburant dans le logement de fonction de l'agent d'accueil, avant de prendre la fuite à la vue de sa femme et de son fils de 21 ans.

La préfète de la Loire-Atlantique a par ailleurs pris vendredi un arrêté pour interdire toute "vente de carburant au détail et d'artifices de divertissement" jusqu'au 13 juillet sur l'ensemble de la métropole nantaise, afin de limiter la fabrication de cocktails Molotov dans les quartiers sensibles.

Cette quatrième nuit de violences survient après la mise en examen du CRS auteur du coup de feu qui a coûté la vie au jeune automobiliste de 22 ans, qui cherchait à fuir un contrôle d'identité alors qu'il était recherché pour vol en réunion, recel et association de malfaiteurs.

Le policier est soupçonné de "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort dans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique et avec usage d'une arme", une infraction criminelle passible de vingt ans de réclusion criminelle. Il a été placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du procureur de la République de Nantes.

"Mercredi, lors de son audition libre, l'auteur du coup de feu a indiqué avoir tiré en raison de la dangerosité du conducteur et pour protéger des personnes qui pouvaient se trouver à proximité", avait déclaré Pierre Sennès lors d'une conférence de presse.

"Au terme de sa garde à vue, il va donner une nouvelle version des faits : il va indiquer qu'en réalité, il a tenté de se pencher dans l'habitacle du véhicule pour saisir le volant, et essayer d'arrêter la manoeuvre.

"C'est à ce moment-là que, dans le cadre de ce qu'il appelle un corps à corps, que le coup de feu est parti accidentellement", a-t-il ajouté.

(Guillaume Frouin, édité par Jean-Philippe Lefief)