Brésil : Le juge Moro s'oppose à la libération de Lula

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Une cour d'appel bresilienne ordonne la liberation de lula[reuters.com]
(Crédits : Reuters Photographer)

SAO PAULO/BRASILIA (Reuters) - Le juge brésilien Sergio Moro s'est opposé dimanche à la remise liberté l'ancien président Luiz Inacio "Lula" da Silva, ordonnée par un autre magistrat.

Le juge Moro, qui l'a condamné en avril à 12 ans de prison pour corruption, a estimé que son collègue de la cour d'appel n'avait pas les compétences nécessaires pour le faire sortir de prison et lui permettre de participer à la campagne pour l'élection présidentielle d'octobre.

Lula, qui est en tête des intentions de vote pour l'élection présidentielle d'octobre, a été reconnu coupable d'avoir accordé des marchés publics à une entreprise de construction en échange de la rénovation d'un appartement de bord de mer qu'il nie avoir jamais possédé.

Selon la loi électorale, une condamnation vaut huit ans d'inéligibilité. De rares exceptions ont été faites par le passé et la décision relève du tribunal électoral suprême, qui pourrait ne pas se prononcer avant le mois prochain.

La bataille judiciaire de dimanche va sans doute redonner espoir aux partisans de l'ancien chef de l'Etat, qui a été au pouvoir de 2003 à 2011.

Le juge de la Cour d'appel Rogerio Favreto, qui a travaillé au ministère de la Justice sous sa présidence et a été nommé par son "héritière" politique Dilma Rousseff, a estimé qu'il devait bénéficier des mêmes conditions de campagne que les autres candidats.

Sergio Moro a quant à lui annoncé que le président de la cour d'appel lui avait donné l'ordre de ne pas libérer Lula immédiatement. Peu de temps après, un autre juge d'appel chargé de l'affaire s'est prononcé pour son maintien en détention.

L'ancien président, qui nie toute malversation, est poursuivi dans six autres affaires de corruption. Les sondages le créditent de deux fois plus d'intentions de vote que son plus proche adversaire. Si sa candidature est invalidée, un tiers des personnes interrogées disent vouloir s'abstenir ou voter blanc.

(Eduardo Simoes à Sao Paulo et Lisandra Paraguassu à Brasilia, avec Ana Mano et Ricardo Brito; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)