Zimbabwe : Mnangagwa saisit à son tour la Cour constitutionnelle

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(Crédits : Philimon Bulawayo)

HARARE (Reuters) - Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a saisi à son tour la Cour constitutionnelle pour lui demander de débouter l'opposant Nelson Chamisa qui conteste sa victoire à l'élection présidentielle du 30 juillet dernier, a annoncé mercredi son avocat.

Le recours de Chamisa, a expliqué Paul Mangwana, "n'est qu'une perte de temps mais il appartiendra aux tribunaux de trancher".

Mnangagwa, candidat de la ZANU-PF au pouvoir depuis l'indépendance, a été déclaré vainqueur dès le premier tour de l'élection avec près de 51% des voix contre 44% pour son principal rival, Nelson Chamisa, candidat du Mouvement pour un changement démocratique (MCD), soit 2,46 millions de suffrages contre 2,15 millions.

L'opposition, qui dénonce une fraude électorale, conteste ces résultats. Elle a saisi la Cour constitutionnelle vendredi dernier, réclamant que Chamisa soit proclamé vainqueur du scrutin ou qu'une nouvelle élection soit ordonnée.

Mnangagwa est à la tête du Zimbabwe depuis qu'il a écarté son dirigeant historique Robert Mugabe en novembre dernier.

La Constitution prévoit qu'un candidat, pour déposer un recours, dispose d'un délai de sept jours, à compter de la proclamation des résultats. La Cour constitutionnelle dispose ensuite d'un délai de quatorze jours pour rendre son jugement.

La cérémonie d'investiture de Mnangagwa, qui était prévue dimanche dernier, a été repoussée.

L'élection du 30 juillet, premier scrutin organisé au Zimbabwe depuis la chute de Robert Mugabe, était présentée comme un test décisif en vue d'une réintégration du Zimbabwe dans le concert des nations.

Si les opérations de vote se sont globalement bien déroulées, la lenteur du dépouillement a tendu la situation. Deux jours après l'élection, six personnes ont été tuées dans Harare, la capitale, quand l'armée est intervenue pour disperser une manifestation de l'opposition contre la victoire massive de la ZANU-PF aux élections législatives, qui avaient lieu le même jour que la présidentielle.

(MacDonald Dzirutwe; Henri-Pierre André pour le service français)