Trump évoque une baisse des droits chinois sur l'auto, le secteur grimpe

reuters.com  |   |  580  mots

par David Lawder et Adam Jourdan

WASHINGTON/SHANGHAI (Reuters) - Le président américain Donald Trump a assuré que la Chine s'était engagée à abaisser puis à éliminer les droits de douane pesant sur les importations de voitures fabriquées aux Etats-Unis, récemment portés à 40% par Pékin, une annonce qui fait bondir le secteur automobile européen lundi en Bourse.

Vers 09h20 GMT, l'indice regroupant les valeurs automobiles européennes prend 4,52%, signant la deuxième plus forte hausse sectorielle derrière celui des matières premières (+5,07%), qui bénéficie également de l'apaisement des relations commerciales sino-américaines après un entretien entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping samedi en marge du G20 à Buenos Aires.

Dans la foulée de cette rencontre, les Etats-Unis et la Chine se sont engagés à ne pas imposer de nouveaux droits de douane et à trouver un accord sur le commerce d'ici à 90 jours.

Donald Trump a annoncé dimanche soir dans un message posté sur Twitter que la Chine, premier marché automobile mondial, allait "abaisser" puis "supprimer" ses droits de douane sur les importations de voitures acheminées à partir des Etats-Unis.

En plus de lever ces derniers à 40% en juillet, la Chine avait parallèlement ramené à 15% - contre 25% précédemment - les droits pesant sur les importations de véhicules venus d'ailleurs, infligeant ainsi un double désavantage aux fabricants basés aux Etats-Unis.

L'action BMW, qui exporte en Chine à partir des Etats-Unis, prend plus de 6,5%, signant l'une des plus fortes hausses du secteur avec son concurrent Daimler (+6,93%) et les équipementiers français Valeo (+7,02%) et Faurecia (+6,48).

LE SECTEUR AUTO RESTE EN NET REPLI DEPUIS LE DÉBUT DE 2018

La vive progression du secteur automobile européen ne l'empêche pas d'accuser encore un recul de plus de 19% depuis le début de l'année, restant, avec les banques (-20,4%), largement à la traîne de l'indice paneuropéen Stoxx 600 (-6,3%) sur la période.

En plus des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, le compartiment, en particulier ses composantes allemandes, a pâti de la menace brandie à plusieurs reprises par Donald Trump d'imposer de nouveaux droits de douane sur les voitures importées aux Etats-Unis.

"Ce qui a été convenu en Argentine semble très constructif, mais les incertitudes restent présentes dans un coin de nos têtes (...)", a déclaré un courtier.

Selon des informations de presse, l'administration Trump recevra mardi les patrons de Volkswagen, de BMW et de Daimler pour évoquer politique commerciale des Etats-Unis.

S'agissant des intentions chinoises, Donald Trump n'a pas donné plus de détails dans son "tweet" et ni la Maison blanche ni le bureau du Représentant américain au Commerce (USTR) n'ont répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.

Les ministères chinois du Commerce et des Finances n'ont pas non plus donné suite à une demande de réaction.

Les constructeurs basés aux Etats-Unis, qui ont exporté pour 10 milliards de dollars (8,8 milliards d'euros) de véhicules en Chine l'an dernier, ont dit ne pas être au courant d'un abaissement des tarifs douaniers pesant sur leurs produits en Chine.

Selon deux sources proches du dossier, les responsables du secteur ont ce lundi une réunion, qui était déjà programmée avant les propos de Donald Trump, avec les services de l'USTR.

(Avec la contribution de David Shepardson et Yilei Sun, Arthur Connan et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)