Rome et la Commission proches d'un accord sur le budget italien

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L'italie revoit a la baisse son objectif de deficit budgetaire[reuters.com]
(Crédits : Leonhard Foeger)

BRUXELLES (Reuters) - Le gouvernement italien et la Commission européenne sont proches d'un accord, ont annoncé jeudi les deux parties, au lendemain de la présentation d'un nouveau projet de budget prévoyant un déficit budgétaire de 2,04% du PIB.

Le projet initial, qui tablait sur un déficit de 2,4%, a été rejeté le mois dernier par l'exécutif bruxellois, qui a ouvert la voie à une procédure disciplinaire pour "déficit excessif".

Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a dit jeudi à la presse avoir eu un entretien "extrêmement constructif" avec le ministre italien des Finances, Giovanni Tria.

"Nous travaillons dans le but de parvenir à une position commune (...) Nous voulons le faire rapidement", a-t-il déclaré, ajoutant que Rome avait fait un effort "significatif" pour parvenir à un compromis, tandis que la porte-parole de Giovanni Tria parlait d'une volonté commune de parvenir à un accord.

Dario Galli, vice-ministre de l'Industrie, avait annoncé dans la matinée que l'enveloppe allouée à l'abaissement de l'âge de la retraite et au "revenu de citoyenneté" pour les plus démunis, les deux promesses-phare da la coalition au pouvoir, allaient être revue à la baisse.

"Quelques milliards (d'économies) par rapport aux prévisions initiales, telle sera la conséquence d'une mise en oeuvre réaliste des mesures les plus significatives du point de vue politique", a-t-il annoncé sur l'antenne de La7.

"Nous ne tournons pas le dos aux Italiens. Nous pensons que c'est une très bonne proposition, qui répond également aux intérêts des Européens", a quant à lui assuré jeudi le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, qui avait présenté la veille le projet de budget révisé à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

Entendu dans la matinée par les commissions des Affaires européennes et des Finances du Sénat, à Paris, Pierre Moscovici avait déjà salué "une volonté de coopérer renforcée de la part des autorités italiennes".

"Je veux toutefois dire ici que nous n'y sommes pas encore. Il reste encore des pas à faire, peut-être de part et d'autre, car nous ne pouvons pas transiger avec les règles.

"Nous pouvons les appliquer de manière intelligente, subtile mais nous ne pouvons pas y déroger et, donc, nous cherchons le moyen de rendre compatibles des choix politiques qui sont ce qu'ils sont et qui sont légitimes avec des règles qui sont des règles communes que tout le monde suit et qui sont, je le dis, les mêmes pour tous", avait-il poursuivi.

Dans un communiqué commun, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, chefs de file de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles (M5S), les deux composantes de la coalition gouvernementale, expriment leur "pleine confiance" à l'égard des propositions budgétaires du président du Conseil et assurent que leurs deux promesses-phares sont intactes.

"Nous sommes des gens de bon sens et, surtout, nous tenons nos promesses en préservant les revenus des citoyens et la réforme des retraites", ajoutent les deux vice-président du Conseil.

Pour Fabio Fois, analyste financier de la banque Barclays, le risque d'une procédure pour déficit excessif (PDE) semble écarté. "Même si une PDE était entamée, nous pensons qu'avec la révision du gouvernement italien, l'UE agira de manière graduelle et douce", a-t-il ajouté.

(Giselda Vagnoni à Rome et Myriam Rivet à Paris; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)