Peines de prison pour sept personnes ayant aidé des migrants

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Peines de prison pour sept personnes ayant aide des migrants[reuters.com]
(Crédits : Massimo Pinca)

MARSEILLE (Reuters) - Le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes) a prononcé jeudi des peines de 6 à 12 mois de prison, dont deux fermes, contre le groupe des "Sept de Briançon" reconnus coupables d'avoir "permis l'entrée sur le territoire français de plusieurs personnes en situation irrégulière".

La justice a condamné deux des prévenus à 12 mois d'emprisonnement, dont quatre avec sursis, pour des faits de violence et rébellion envers les forces de l'ordre. Les cinq autres accusés ont écopé de six mois de prison avec sursis.

Les sept accusés ont été reconnus coupables d'avoir facilité l'entrée irrégulière d'une vingtaine d'étrangers par la frontière italo-française au-dessus de Briançon, le 22 avril, lors d'une marche en réaction au blocage d'un col frontalier la veille par des membres de Génération identitaire, un groupuscule d'extrême droite hostile à l'arrivée de migrants.

"Le seul droit qu'on leur a laissé est celui de faire appel, ce que nous ferons probablement", a dit à Reuters l'un de leurs avocats, Me Philippe Chaudon.

Il a qualifié "d'extrêmement violente" la décision de la justice pour des "gens qui n'avaient jamais été condamnés".

Le tribunal a en partie suivi les réquisitions du procureur qui, à l'audience, avait réfuté l'existence d'une "délinquance solidaire" qui reviendrait à assimiler l'aide irrégulière à l'entrée sur le territoire à une aide humanitaire.

"Le tribunal de Gap avait le choix entre la solidarité et la mort. Il a fait le choix de la mort pour les exilés qui traversent la frontière", a lancé à la sortie du tribunal l'un des condamnés, devant une foule de 200 personnes venue les soutenir.

Ce jugement intervient au lendemain d'une décision de la Cour de Cassation annulant la condamnation du militant Cédric Herrou, un agriculteur du sud-est de la France engagé dans l'aide aux migrants.

(Jean-François Rosnoblet, édité par Sophie Louet)