Retraites : Des manifestants perturbent une sortie de Macron au théâtre

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Retraites: des manifestants perturbent une sortie de macron au theatre[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - Des opposants à la réforme des retraites ont mené vendredi soir une nouvelle action "coup de poing" en tentant de pénétrer dans le théâtre parisien des Bouffes du Nord où Emmanuel et Brigitte Macron assistaient à une représentation.

Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le théâtre aux cris de "Macron démission" après avoir été informés sur Twitter de la présence du président de la République dans la salle du Xe arrondissement, montrent des images diffusées sur les réseaux sociaux.

"Il y a eu une tentative d'intrusion dans le théâtre mais le couple présidentiel a pu assister jusqu'au bout à la pièce et a quitté les lieux en voiture vers 22h00 sous escorte policière", précise-t-on dans l'entourage du président de la République.

"Le président continuera à se rendre à des représentations théâtrales comme il en a l'habitude. Il veillera à défendre la liberté de création, afin qu'elle ne soit pas perturbée par des actions politiques violentes."

Le journaliste et militant Taha Bouhafs, qui avait signalé la présence du chef de l'Etat sur Twitter, a été placé en garde à vue dans la nuit.

Sa garde à vue a été levée samedi soir et il a été déféré en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour "organisation d'une manifestation non déclarée sur la voie publique" et "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations", a-t-on appris de source judiciaire.

"Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle) - 3 rangées derrière le président de la république. Des militants sont quelque part dans le coin et appelle(nt) tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare... la soirée risque d'être mouvementée", avait twitté Taha Bouhafs.

CASTANER CONDAMNE DES VIOLENCES

Ce nouvel épisode de la contestation contre la réforme des retraites, qui est entrée samedi dans son 45e jour, s'ajoute à d'autres actions "coup de poing" des opposants au projet gouvernemental qui ont également bloqué vendredi les accès au musée du Louvre et fait irruption au siège de la CFDT à Paris.

Des agissements dénoncés samedi via Twitter par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

"Les violences, intrusions, intimidations, empêchements et dégradations commis ces derniers jours appellent une condamnation ferme et sans ambiguïté", a-t-il écrit.

"Ces exactions ne seront jamais un mode d'expression dans une démocratie. Les échanges élèvent le débat, la violence le salit", a-t-il ajouté, alors que Paris a été le théâtre samedi de nouvelles manifestations de "Gilets jaunes", conduisant à l'interpellation de 59 personnes, selon un bilan de la préfecture de police de Paris établi à 20h00.

Sur franceinfo samedi, la secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon a déploré cette détérioration du climat social.

"On peut ne pas être d'accord, c'est normal (...) mais il faut retrouver le respect (...) de base qui permet à une vie démocratique de s'exercer. Sinon, c'est quoi, c'est l'insurrection ? Et une fois qu'on a renversé le gouvernement, le nouveau gouvernement, il arrive comment ? Par la volonté de qui ?" a déclaré la secrétaire d'Etat.

(Jean-Stéphane Brosse, avec Marine Pennetier et Elizabeth Pineau)