Des dizaines de blessés lors de manifestations à Beyrouth

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Liban: face-a-face entre police et manifestants pres du parlement[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Azakir)

BEYROUTH (Reuters) - Des dizaines de personnes ont été blessées samedi à Beyrouth, où les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau lors d'affrontements avec des manifestants, non loin du Parlement libanais.

Des témoins ont dit avoir vu de jeunes hommes lancer des pierres et des pots de fleurs en direction de la police anti-émeute, tandis que les manifestants, aux cris de "Révolution", tentaient d'accéder au quartier barricadé où se trouve le Parlement.

Des centaines de manifestants ont défilé dans d'autres parties de la capitale. "Si les gens ont faim, ils mangeront leurs dirigeants", pouvait-on lire sur une grande banderole.

Toujours à Beyrouth, un incendie s'est déclaré dans un campement de protestataires installé dans le centre-ville.

Le président Michel Aoun a ordonné à l'armée et aux responsables de la sécurité de ramener le calme.

La Croix-Rouge a indiqué que plus d'une soixantaine de personnes avaient été soignées pour des blessures et au moins 40 hospitalisées.

Après une accalmie dans les manifestations survenues en octobre pour protester contre la situation économique, les gens sont de nouveau descendus dans les rues cette semaine pour dénoncer leurs dirigeants, jugés responsables d'avoir plongé le pays dans sa pire crise économique depuis des décennies.

Ces derniers jours, des policiers armés de matraques et de grenades lacrymogènes ont blessé des dizaines de protestataires, des actions dénoncées par des organisations de défense des droits de l'homme.

La colère est particulièrement vive à l'égard des banques - qui ont limité l'accès des Libanais à leur épargne - et les manifestants s'en sont pris à des façades d'établissements et des distributeurs automatiques de billets.

Les troubles ont contraint le Premier ministre Saad al-Hariri à démissionner en octobre. La classe dirigeante n'a depuis lors pas réussi à se mettre d'accord sur la formation d'un nouveau gouvernement ni sur le contenu d'un plan de sauvetage.

La livre libanaise a perdu près de la moitié de sa valeur et la pénurie de dollars a fait grimper les prix.

(Ellen Francis, version française Elizabeth Pineau)