Coronavirus : Le préfet de police de Paris "regrette" ses propos

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Coronavirus: le prefet de police de paris regrette ses propos[reuters.com]
(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a estimé vendredi que les personnes contaminées par le coronavirus et hospitalisées en réanimation étaient celles qui n'avaient pas respecté le confinement, des propos qui ont suscité une vague d'émotion et pour lesquels il a par la suite exprimé des "regrets".

En marge d'une opération de police à Paris visant à empêcher les départs en vacances en raison du confinement en vigueur en France, le préfet a jugé qu'il n'y avait "pas besoin d'être sanctionné pour comprendre que ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés, ceux qu'on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui au début du confinement ne l'ont pas respecté".

"C'est très simple, il y a une corrélation très simple", a-t-il ajouté sur BFM TV. "Vous ne respectez pas le confinement, vous êtes verbalisé et vous vous mettez en danger car on risque de vous retrouver en réanimation on risque de retrouver vos proches en réanimation".

Ces propos ont suscité une vague d'émotion notamment dans les rangs du personnel hospitalier et de professionnels de la santé à l'heure où l'épidémie de coronavirus a fait plus de 5.000 décès et où 6.399 patients se trouvent en réanimation.

Jean-Daniel Lelièvre, épidémiologiste à l'Institut Mondor de recherche biomédicale, a notamment dénoncé, sur le site internet du Parisien, des déclarations "inadmissibles" ne "reposant sur aucun élément scientifique ou épidémiologique et très "stigmatisants".

Dans un communiqué publié à la mi-journée, la préfecture de police de Paris fait savoir que le préfet "regrette les propos qu'il a tenus ce matin". "Son intention n'était pas d'établir un lien direct entre le non-respect des consignes sanitaires et la présence de malades en réanimation", ajoute la préfecture. "Il s'agissait de rappeler la nécessité d'une stricte application du confinement dans cette période, pour la protection de la santé de chacun".

(Marine Pennetier, édité par Jean-Michel Bélot)