Les banques centrales n'ont plus de limites, selon Allianz Global Investors

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - L'une des leçons de la réponse monétaire massive à la pandémie de coronavirus est qu'il n'y a plus de limite à l'action des banques centrales, dit-on chez Allianz Global Investors.

"Le message lancé par la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne est que les banques centrales ne seront jamais à court de munitions et qu'il n'y a pas de limite à l'expansion de leur bilan", a déclaré mercredi Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires pour la société de gestion, lors d'une conférence en ligne.

Les instituts d'émissions n'ont pas fini de surprendre, notamment la BCE, qui pourrait étoffer encore son arsenal avant la fin de l'année, selon lui.

Les banques centrales pourraient non seulement continuer d'augmenter leurs bilans mais également agir afin de contrôler la courbe des taux et diversifier leurs achats, a-t-il poursuivi.

"Racheter des actions, à l'image de ce que fait la Banque du Japon depuis un certain temps, deviendrait une option en cas de dislocation du marché", a dit Franck Dixmier.

La gestion du bilan des banques centrales après la crise nécessitera un débat politique sensible sur les conséquences de leur soutien permanent et sur la nécessité de monétiser la dette, a-t-il ajouté.

"Les opinions publiques n'y sont pas préparées mais ce sera le débat le plus important de l'après-crise", a-t-il dit.

La question de la soutenabilité de la dette pourrait se poser en particulier pour les pays de la périphérie de la zone euro, selon lui.

La réaction rapide et massive des banques centrales était nécessaire, de même que les mesures de soutien budgétaires annoncées par différent gouvernements, mais tout cela n'empêchera pas une récession profonde et synchronisée de l'économie mondiale, a dit Franck Dixmier.

"On n'a aucune visibilité sur la durée du confinement mais il apparaît déjà que les scénarios tablant sur une reprise rapide sont trop optimistes", a-t-il dit. "La reprise ne pourra être que graduelle."

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)