Les Italiens libres de se déplacer à nouveau dans leur pays

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Les italiens libres de se deplacer a nouveau dans leur pays[reuters.com]
(Crédits : Guglielmo Mangiapane)

par Alex Fraser

MILAN (Reuters) - Pour la première fois depuis près de trois mois, les Italiens ont pu mercredi se déplacer d'une région à une autre et, pour certains, retrouver familles et amis avec cette nouvelle étape de la levée du confinement strict imposé en mars pour freiner la propagation du nouveau coronavirus.

Au moment de monter dans leur train à Milan, capitale d'une région de Lombardie particulièrement touchée par l'épidémie, des voyageurs ne cachaient pas leur excitation.

"Je travaille ici à Milan et jusqu'à présent je ne pouvais pas aller dans d'autres régions", a dit Anna Falcone au moment d'embarquer à bord d'un train à destination de la Calabre, dans le sud de la péninsule, pour aller voir ses parents.

"Mais maintenant, avec la possibilité du travail autonome, je peux retourner à la maison et revoir mes parents et les prendre à nouveau dans mes bras après trois mois sans les voir", a-t-elle ajouté. "Je suis contente et impatiente de les voir."

Le port du masque obligatoire et les groupes d'agents prenant la température des passants rappellent toutefois en permanence que l'épidémie de COVID-19 reste une menace en Italie, où la maladie a fait plus de 33.500 morts depuis fin février.

Les règles de distanciation sociale restent en vigueur et les commerces continuent de limiter le nombre de clients accueillis en même temps.

Les gouverneurs de certaines régions du sud de l'Italie, bien moins touchées que le nord du pays, craignent toutefois que l'assouplissement des règles de déplacement ne favorise une propagation involontaire du coronavirus par des voyageurs venus de villes comme Milan.

Avec la récession économique qui devrait atteindre 9% cette année et la survie de milliers d'entreprises en jeu, peu d'Italiens s'imaginent en outre retrouver rapidement une vie normale.

"Le confinement a entraîné une réalité économique vraiment difficile et nous verrons vraiment son impact dans quelques mois", a prédit Alessandro Peruzzo, qui s'apprétait à rendre visite à sa famille à Trévise, dans le nord-est de l'Italie.

(Avec James Mackenzie; version française Bertrand Boucey)