"La violence provoque la violence", estime la Fondation Nelson Mandela après Minneapolis

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(Crédits : Mike Hutchings)

JOHANNESBURG (Reuters) - La violence peut constituer une réponse rationnelle au racisme et représente pour certaines communautés l'unique voie pour obtenir des changements, a estimé jeudi la fondation sud-africaine Nelson Mandela dans le contexte des manifestations qui se déroulent à travers les États-Unis après la mort de George Floyd.

La Fondation, créée pour préserver l'héritage du premier président noir de l'Afrique du Sud, ajoute que la violence est trop souvent rejetée comme le moyen d'expression d'extrémistes ou de criminels alors qu'elle peut, poursuit-elle, résulter d'un calcul approfondi mené par des communautés qui "voient que seules des actions de ce genre produisent les réactions souhaitées de la part de l'État".

"Lorsque des communautés sont confrontées à la fois à une violence structurelle soutenue et à des attaques physiques contre leur propres corps, des réactions violentes se produisent (...) Le recours à la violence peut être rationnel et soigneusement ciblé", argumente l'organisation.

L'action violente a contribué au démantèlement de la politique de ségrégation et du système de domination de la minorité blanche menée en Afrique du Sud. Mais 26 ans après la fin de l'apartheid, le pays est toujours aux prises avec des tensions raciales et des inégalités massives.

Pour la Fondation Nelson Mandela, la démocratie "ne garantit pas encore que la vie des Noirs compte autant que celle des Blancs".

(Emma Rumney; version française Anait Miridzhanian)