Le chef d'Aqmi tué par l'armée française au Mali, dit Parly

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Le chef d'aqmi tue par l'armee francaise au mali, dit parly[reuters.com]
(Crédits : Pool New)

PARIS (Reuters) - Le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, a été tué mercredi par l'armée française lors d'une opération dans le nord du Mali, a annoncé vendredi la ministre des Armées Florence Parly sur son compte Twitter.

"Le 3 juin, les forces armées françaises, avec le soutien de leurs partenaires, ont neutralisé l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdal, et plusieurs de ses proches collaborateurs, lors d'une opération dans le nord du Mali", a écrit Florence Parly.

"Ce combat essentiel pour la paix et la stabilité dans la région vient de connaître un succès majeur", a-t-elle ajouté.

Abdelmalek Droukdel a été tué lors d'une opération combinant hélicoptères et troupes au sol au nord du massif montagneux de l'Adrar des Ifoghas, à 80 km à l'est de Tessalit, a précisé l'état-major des armées.

Outre Droukdel, un responsable de la coordination et de la propagande d'AQMI, identifié sous le nom de Toufik Chaïb, a été tué, a indiqué à Reuters le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major.

"Abdelmalek Droukdal, membre du comité directeur d'Al-Qaida, commandait l'ensemble des groupes qaïdistes d'Afrique du Nord et de la bande sahélienne, dont le JNIM (acronyme arabe du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, NDLR) l'un des principaux groupes terroristes actifs au Sahel", a encore déclaré Florence Parly.

UN CADRE DE L'EIGS CAPTURÉ

Ancien du GIA (Groupe islamique armé) algérien, Droukdel, ou Droukdal selon les graphies, a pris en 2004 la tête du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), rebaptisé AQMI trois ans plus tard.

Il a participé à l'offensive djihadiste de 2012 lancée du nord du Mali vers la capitale Bamako, offensive à laquelle l'armée française a mis fin avec l'opération Serval début 2013.

Depuis, les forces françaises se sont réorganisées au sein de la région sahélienne dans le cadre de l'opération Barkhane, qui mobilise actuellement quelque 5.100 hommes.

Florence Parly a ajouté que l'armée française poursuivait ses opérations contre l'État islamique au Grand Sahara (EIGS), autre groupe armé djihadiste dans la région, et qu'elle avait capturé le 19 mai dernier l'un de ses cadres, Mohamed el Mrabat.

Ce dernier a été arrêté lors d'une opération héliportée de Barkhane, qui a permis également de capturer plusieurs autres djihadistes au nord de Gao, a précisé le colonel Barbry.

Mrabat est un ancien du Mujao et d'Al Mourabitoune, le groupe de Mokhtar Belmokhtar. Il avait une grosse influence idéologique au sein de l'EIGS et jouait aussi un rôle important en matière de recrutement, a-t-il ajouté.

"Nos forces, en coopération avec leurs partenaires du G5 Sahel, continueront à traquer sans relâche (les groupes terroristes)", a déclaré la ministre française des Armées.

Face à une menace djihadiste persistante, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé en janvier la mise en place d'un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone dite des "trois frontières" entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

La France et plusieurs de ses alliés européens et africains ont officiellement formé à la fin mars la "task force Takuba", composée de forces spéciales européennes combattant au côté des armées malienne et nigérienne au Sahel.

(Jean-Stéphane Brosse, avec Tangi Salaün et John Irish)