Nouvelles structures chinoises dans le secteur de l'affrontement meurtrier avec l'Inde

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Nouvelles structures chinoises dans le secteur de l'affrontement meurtrier avec l'inde[reuters.com]
(Crédits : Maxar Technologies)

SINGAPOUR (Reuters) - La Chine semble avoir installé de nouvelles infrastructures à proximité de la frontière avec l'Inde, dans le secteur de l'Ouest himalayen où une confrontation meurtrière s'est produite le 15 juin dernier entre militaires des deux pays, révèle l'étude de nouvelles images prises par satellite.

Vingt soldats indiens ont été tués dans la vallée de la Galwan, à une altitude de 4.300 mètres, lors d'un accrochage avec des troupes chinoises, un bilan sans précédent depuis 1967.

Les états-majors des deux pays se sont entendus en début de semaine pour retirer leurs troupes de ce secteur de la région du Ladakh.

Les images satellite prises lundi par la firme américaine Maxar Technologies montrent cependant les traces d'un chantier important au-dessus de la Galwan, au niveau où la rivière forme un coude. On y voit aussi des structures qui ne figuraient pas sur de précédentes images satellite prises un mois plus tôt et suggérant la mise en construction d'un campement, avec aménagement d'une route d'accès le long de la rivière.

L'Inde affirme que le secteur où ces structures sont apparues est situé de son côté de la Ligne de contrôle, la frontière contestée qui sépare les deux géants asiatiques dans l'Himalaya. La Chine prétend au contraire que toute la vallée de la Galwan se trouve sur son territoire.

Pour Nathan Ruser, spécialiste de l'imagerie satellite à l'Australian Strategic Policy Institute, cette activité ne cadre pas avec l'idée d'un apaisement des tensions. Présentant mardi l'accord trouvé avec la Chine, le gouvernement indien évoquait la mise en oeuvre d'un "désengagement de toutes les zones de friction du Ladakh oriental".

"Les images satellite de la vallée de la Galwan prises le 22 juin montrent que 'désengagement' n'est pas vraiment le terme que le gouvernement indien devrait employer", a ajouté Nathan Ruser.

Côté indien aussi, les images prises à un mois d'intervalle montrent des modifications, avec l'apparition de "barrières défensives". A l'inverse, la surface occupée par un poste avancé des forces indiennes s'est réduite.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du ministère chinois des Affaires étrangères et du ministère indien de la Défense.

(Simon Scarr avec Sanjeev Miglani à New Delhi et Tony Munroe à Pékin; version française Henri-Pierre André, édité par Bertrand Boucey)