Le président libanais s'inquiète d'un climat de "guerre civile"

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Le president libanais s'inquiete d'un climat de guerre civile[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Azakir)

BEYROUTH (Reuters) - Le président libanais Michel Aoun a évoqué jeudi une "atmosphère de guerre civile" lors des récentes manifestations populaires organisées notamment à Beyrouth et le chef de l'Etat s'est inquiété de manoeuvres visant à attiser les tensions entre communautés sur fond de crise économique dans le pays.

Le chef de l'Etat s'exprimait à l'ouverture d'un rassemblement en faveur du dialogue national, un événement boycotté par l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri et d'autres anciens chefs du gouvernement qui ont dénoncé ces derniers jours une perte de temps et de la "poudre aux yeux".

"C'est avec une grande inquiétude que nous avons assisté à une atmosphère de guerre civile", a déclaré Michel Aoun après des confrontations début mai à Beyrouth entre chiites et chrétiens, d'une part, et chiites et sunnites, d'autre part. "Des mouvements remplis de tensions communautaires ont été lancés de manière suspecte."

Le Liban, où près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale, connaît sa pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990.

La situation s'est encore dégradée avec le mouvement de contestation entamé en octobre visant la classe politique et la corruption. Depuis, la livre libanaise a perdu 75% de sa valeur, les prix des produits alimentaires se sont envolés et de nombreuses entreprises ont été contraintes de déposer le bilan ou de licencier des salariés.

Cette dégradation rapide de la conjoncture économique fait craindre une crise à multiples facettes avec une exacerbation des tensions confessionnelles dans un pays où le président est maronite, le Premier ministre sunnite et le président du Parlement chiite.

(Tom Perry, version française Marine Pennetier, édité par Bertrand Boucey)