Minsk se dit "contraint" de fermer ses frontières avec la Pologne et la Lituanie

reuters.com  |   |  365  mots
Minsk ferme ses frontieres avec la pologne et la lituanie[reuters.com]
(Crédits : Vasily Fedosenko)

MOSCOU (Reuters) - La Biélorussie va devoir fermer ses frontières avec la Pologne et la Lituanie, a déclaré jeudi le président biélorusse Alexandre Loukachenko qui a également annoncé un renforcement des contrôles à la frontière ukrainienne.

Ces propos ont été tenus alors que la crise politique ne faiblit pas dans l'ancienne république soviétique confrontée à une vaste contestation populaire depuis l'élection présidentielle du 9 août.

Rejeté par l'opposition qui évoque une consultation truquée, le scrutin a toutefois abouti à la reconduction du mandat d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994.

La Pologne et la Lituanie ne cachent pas leur hostilité à l'encontre du dirigeant biélorusse et ont accueilli plusieurs opposants qui ont fui son régime.

"Nous sommes contraints de retirer nos troupes des rues, de réduire de moitié notre armée en faction et de fermer notre frontière d'Etat avec l'Ouest, en premier lieu avec la Lituanie et la Pologne", a déclaré Alexandre Loukachenko dans un discours prononcé lors d'une conférence sur les femmes à Minsk.

"A notre plus grand regret, nous sommes contraints de renforcer notre frontière avec l'Ukraine."

Le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Muller, a déclaré que la Pologne n'avait reçu aucune confirmation de cette décision.

"Nous considérons cela comme un nouvel élément d'une campagne de propagande, un jeu psychologique qui vise à créer un sentiment de menace extérieure", a déclaré à Reuters le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Pawel Jablonski.

Le ministère des Affaires étrangères a quant à lui précisé à l'agence de presse PAP que la frontière était ouverte comme à l'accoutumée.

Le chef des gardes-frontières de Lituanie, Rustamas Liubajevas, a également indiqué que rien n'avait pour l'instant changé à la frontière avec la Biélorussie.

"Nous ne savons pas ce que cela signifie. Vont-ils bloquer la circulation des marchandises, des individus, ou d'autre chose ? Nous devons attendre de voir ce que cela signifie", a déclaré le chef de la diplomatie lituanienne, Linas Linkevicius.

(Gabrielle Tétrault-Farber à Moscou, Alan Charlish et Alicja Ptak à Varsovie, Andrius Sytas à Vilnius; version française Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse)