Les services pèsent encore mais l'espoir revient

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(Crédits : Fabrizio Bensch)

PARIS (Reuters) - Principaux résultats définitifs des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat du secteur des services en Europe, publiés mercredi :

ZONE EURO - LA CONTRACTION SE PROLONGE MAIS L'ESPOIR REVIENT

LONDRES - L'économie de la zone euro est probablement dans une récession en double creux, les restrictions liées à la pandémie de coronavirus continuant de peser sur l'activité des services, mais l'espoir revient grâce aux avancées des campagnes de vaccination.

L'indice composite, qui combine l'activité des services et celle du secteur manufacturier, est remonté à 48,8 le mois dernier contre 47,8 en janvier, montrent les résultats définitifs de l'enquête mensuelle que réalise IHS Markit auprès des directeurs d'achat.

Cet indice est supérieur à une première estimation à 48,1 mais reste nettement sous le seuil de 50, soit en territoire de contraction.

L'indice des services remonte lui aussi tout en restant en contraction, à 45,7 après 45,4 en janvier et contre 44,7 en première estimation.

"Un quatrième mois de repli de l'activité du secteur privé dirige l'économie de la zone euro vers une récession en double creux", commente Chris Williamson, économiste d'IHS Markit.

"De nombreuses entreprises des services exposées au public continuent de souffrir des restrictions liées au COVID-19 mais le secteur manufacturier se comporte plutôt bien et allège l'impact économique des mesures de confinement."

* ALLEMAGNE - LES SERVICES SOUFFRENT MAIS L'OPTIMISME DEMEURE

BERLIN - Le secteur allemand des services a continué à souffrir des mesures de confinement en février mais les entreprises restent optimistes sur les perspectives à la lumière des premières mesures visant à assouplir les restrictions et du déploiement des vaccins.

Le PMI composite, qui regroupe les services et l'activité manufacturière, recule à 51,1, contre 50,8 le mois précédent et 51,3 en première estimation.

L'indice PMI du secteur a reculé à 45,7 en lecture définitive contre 45,9 en estimation "flash" et 46,7 en janvier.

L'activité des entreprises a reculé dans quasiment tous les sous-secteurs des services, seuls les prestataires de transport et de stockage ayant affiché une croissance.

Les prestataires de services se sont néanmoins montrés très optimistes quant aux perspectives pour cette année avec l'espoir d'une normalisation de l'économie grâce à la vaccination.

Le niveau de confiance est resté proche d'un pic de deux ans atteint en janvier.

"Contrairement à ce qui s'est passé dans le secteur manufacturier, les pressions inflationnistes dans le secteur des services sont restées relativement faibles en février, toute augmentation des coûts étant souvent absorbée par les entreprises en raison de la faiblesse de la demande", a déclaré Phil Smith, économiste chez IHS Markit.

* FRANCE - LE SECTEUR PRIVÉ À UN CREUX DE TROIS MOIS

PARIS - L'activité du secteur privé en France est tombée en février à un creux de trois mois, les restrictions sanitaires continuant de peser sur les services.

L'indice composite, qui combine l'activité des services et celle du secteur manufacturier, a baissé à 47,0 le mois dernier contre 47,7 en janvier, montrent les résultats définitifs de l'enquête mensuelle que réalise IHS Markit auprès des directeurs d'achat.

Cet indice est toutefois supérieur à une première estimation à 45,2 mais reste nettement sous le seuil de 50, soit en territoire de contraction.

L'indice des services est tombé pour sa part à 45,6 contre 47,3 en janvier. Il est lui aussi supérieur à une première estimation, à 43,6.

"Les données de février montrent une poursuite de la contraction entraînée par le coronavirus observée pendant les mois d'hiver", commente Eliot Kerr, économiste d'IHS Markit.

"Une nouvelle fois, les services sont les plus touchés par les restrictions liées à la pandémie, certaines entreprises demeurant temporairement fermées."

* GB - LES SERVICES À UN PLUS HAUT DE QUATRE MOIS

LONDRES - Les entreprises du secteur des services ont mieux résisté au confinement en février et leurs perspectives s'améliorent grâce au déploiement des vaccins contre le coronavirus, montre l'enquête définitive d'IHS Markit.

L'indice PMI composite, qui combine le secteur manufacturier et celui des services, est remonté à 49,6 après un creux de huit mois en janvier à 41,2.

Le PMI des services a atteint un pic de quatre mois à 49,5 en février contre 39,5 le mois précédent, qui marquait là aussi un plus bas de huit mois.

Les entreprises ont fait état d'une stabilisation de leur activité le mois dernier après une forte détérioration en début d'année.

"Les restrictions sur les voyages, les loisirs et l'hôtellerie-restauration dues au confinement national ont continué à peser sur l'activité globale mais quelques poches de croissance subsistent dans les services technologiques et commerciaux", a déclaré IHS Markit.

L'optimisme des entreprises de services a atteint son plus haut niveau depuis 2006, porté par les attentes d'un retour à la normale, mais de nombreux professionnels ont encore fait état de difficultés liées au Brexit.

* ITALIE - LA CONTRACTION MOINS FORTE QU'ATTENDU DANS LES SERVICES

ROME - L'activité du secteur des services en Italie s'est contractée pour le septième mois consécutif en février mais moins fortement qu'attendu.

L'indice d'IHS Markit est remonté à 48,8 contre 44,7 en janvier mais reste inférieur à la barre des 50 qui sépare la croissance de la contraction, les restrictions liées aux coronavirus continuant de peser sur le secteur.

Les 15 analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un chiffre de 46,0.

Le sous-indice des nouveaux contrats est ressorti en hausse à 50,2 après 45,4 le mois précédent, traduisant une croissance des commandes pour la première fois en un an.

* ESPAGNE - LA CONTRACTION S'ATTÉNUE DANS LES SERVICES

MADRID - L'activité du secteur espagnol des services est restée en contraction en février en raison des restrictions imposées aux entreprises pour maîtriser la pandémie, mais sa baisse a ralenti.

L'indice PMI sectoriel est remonté à 43,1 contre 41,7 en janvier.

"L'enquête de février montre un nouveau mois difficile pour les prestataires de services espagnols qui continuent à lutter contre les restrictions en cours liées au COVID-19", a déclaré Paul Smith, économiste chez IHS Markit.

Alors que l'activité des services s'est contractée en février, le taux de chômage a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans avec quatre millions de chômeurs recensés, selon les chiffres du ministère du Travail.

(Bureaux européens de Reuters, version française Laetitia Volga et Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)