Un évacué afghan en garde à vue en France

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Un evacue afghan en garde a vue en france[reuters.com]
(Crédits : Us Marines)

PARIS (Reuters) - Un Afghan évacué de Kaboul a été placé en garde en vue pour avoir enfreint les conditions de sa mise sous surveillance après son arrivée en France, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Cet homme fait partie d'un groupe de cinq Afghans surveillés par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) car l'un d'entre eux est soupçonné d'avoir été lié aux taliban, qui ont pris le pouvoir le 15 août à Kaboul, amenant les pays occidentaux à évacuer en urgence leurs ressortissants et leurs collaborateurs afghans.

"Il y a un de ces cinq qui a quitté l'endroit où on lui avait demandé de rester. Il a été mis en garde vue hier", a déclaré Gérald Darmanin sur Franceinfo.

Le ministre de l'Intérieur a précisé que l'homme soupçonné d'avoir été "manifestement en lien avec les taliban" avait cependant "beaucoup aidé" à sortir des Français et plus d'une centaine d'Afghans de l'ambassade de France pour permettre leur rapatriement.

"Nous avons décidé de le mettre sous Micas", a-t-il ajouté, en référence à une Mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance. "C'est une mesure de prévention administrative dès qu'il est arrivé sur le sol national; c'est-à-dire que lui - et ses contacts - est surveillé par la DGSI, géolocalisé."

D'après Gérald Darmanin, il n'y a pas eu de faille dans le contrôle des personnes évacuées d'Afghanistan.

"Nous avons plus de 1.000 Afghans, une centaine de Français en quelques heures qui ont été pris de Kaboul, amenés à Abou Dhabi et d'Abou Dhabi à Paris. (...) Tous ceux qui dans la confusion n'ont pas pu être criblés par les services de sécurité l'ont été à Abou Dhabi sur la base militaire française", a déclaré Gérald Darmanin.

Plusieurs responsables de l'opposition se sont toutefois saisis du cas de ces cinq Afghans pour dénoncer cette politique d'accueil comme un risque pour la sécurité de la France.

"Le 'devoir' d'accueil de la France passe en second plan quand la sécurité des Français est menacée. Cet impératif tombe sous le sens sauf pour (...) le gouvernement !", a écrit sur Twitter Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national.

Lui aussi candidat déclaré à l'élection présidentielle de l'an prochain, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a pour sa part sommé l'exécutif d'expliquer aux Français ce qui empêche d'expulser "en urgence absolue" les cinq Afghans sous surveillance. "Le droit doit s'adapter aux besoins de notre sécurité. Pas l'inverse", a-t-il tweeté.

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et candidate à l'investiture des Républicains pour la présidentielle, a également exhorté sur Twitter le gouvernement à expulser "sans délai" les cinq Afghans si leur appartenance au mouvement des taliban est avérée.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)