Le pacte franco-grec protège contre des menaces extérieures, dit Mitsotakis

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Le pacte franco-grec protege contre des menaces exterieures, dit mitsotakis[reuters.com]
(Crédits : Costas Baltas)

ATHENES (Reuters) - Le nouveau partenariat de Défense entre la France et la Grèce va permettre aux deux pays de se porter secours mutuellement en cas de menace extérieure, a déclaré jeudi le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis dans un contexte d'intensification de tensions entre Athènes et Ankara.

La France et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, ont conclu en septembre un pacte de coopération stratégique militaire et de Défense, qui comprend notamment l'achat par Athènes de trois frégates françaises pour environ trois milliards d'euros.

Le mois dernier, la Grèce a également commandé six Rafale supplémentaires à la France après en avoir déjà acheté 18 cette année.

"Pour la première fois, il est clairement stipulé qu'il y aura une assistance militaire dans le cas où un tiers attaquerait l'un des deux Etats", a souligné devant le Parlement grec Kyriakos Mitsotakis avant un vote de ratification de l'accord.

"Et nous savons tous qui menace qui avec un casus belli en Méditerranée", a-t-il ajouté, faisant clairement référence à la Turquie.

A Paris, on souligne que "l'accord s'inscrit pleinement dans le contexte de nos engagements dans l'Otan".

"Ce n'est pas un accord qui est dirigé contre la Turquie ni contre qui que ce soit, c'est un accord qui est conforme à notre objectif commun, la Grèce et la France, de renforcer la souveraineté européenne, y compris en Méditerranée orientale, où nous avons des intérêts cruciaux", déclare-t-on à l'Elysée.

"Donc nous ne comprendrions pas que la Turquie sur-réagisse à un accord qui n'est pas dirigé contre eux", ajoute-t-on.

Le 1er octobre dernier, les autorités turques ont jugé "problématique" la politique d'armement grecque "ainsi que l'isolement et la mise à l'écart" de la Turquie. Une politique, selon Ankara, qui menace la paix et la stabilité régionales.

La Grèce et la Turquie sont en désaccord sur l'étendue de leurs plateaux continentaux et leurs frontières maritimes.

Les deux pays ont relancé des discussions exploratoires sur leurs différends en début d'année. Des pourparlers bilatéraux mais informels ont également eu lieu à Ankara mercredi.

(Reportage Lefteris Papadimas et Michele Kambas avec la contribution de John Irish à Paris; version française Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)