L'Ukraine visée par une nouvelle attaque de missiles russes

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Photo d'archives d'andriy yermak, le directeur de cabinet du president volodimir zelensky[reuters.com]
(Crédits : Valentyn Ogirenko)

par Pavel Polityuk

KYIV (Reuters) - La Russie a tiré lundi une nouvelle salve de missiles contre l'Ukraine, provoquant la mort de deux personnes, la destruction de maisons dans le sud-est du pays et des coupures de courant, mais Kyiv affirme que son système de défense anti-aérienne a permis de limiter les dégats.

Les sirènes d'alerte ont retenti en de nombreux endroits du pays, notamment dans la capitale Kyiv, pour inciter la population à se rendre dans des abris.

La région de Kyiv était privée à 40% d'électricité après les frappes russes qui ont touché des infrastructures énergétiques, a fait savoir son gouverneur Oleksiy Kouleba, assurant ne pas voir pour l'instant de "conséquences critiques" de cette dernière attaque.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que le système de défense antiaérienne était parvenu à détruire la plupart des missiles russes tirés lundi vers l'Ukraine.

Selon Kyiv, les forces anti-aériennes ont détruit 60 missiles sur les plus de 70 tirés par la Russie.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a déclaré pour sa part que des installations énergétiques avaient été touchées dans les régions de Kyiv, de Vinnytsia dans le centre-ouest de l'Ukraine et d'Odessa dans le sud, mais que le système énergétique ukrainien fonctionnait toujours.

DEUX MORTS DANS L'ATTAQUE

Cette dernière attaque de la Russie survient alors que le plafonnement par le G7 du prix du pétrole russe importé par voie maritime est entré en vigueur ce lundi.

Les missiles russes ciblent depuis début octobre les installations électriques de l'Ukraine avec pour objectif de réduire les capacités de combat de l'Ukraine alors que le froid hivernal s'installe dans le pays et de l'amener à négocier.

Selon Kyrylo Timochenko, le chef adjoint du bureau du président ukrainien, les missiles russes ont tué lundi deux personnes dans la région de Zaporijjia, dans le sud-est du pays, et trois autres personnes ont été blessées, dont un jeune enfant.

L'approvisionnement en eau dans la région d'Odessa a été interrompu car toutes les stations de pompage et les lignes de réserve n'ont plus de courant, a annoncé la compagnie régionale des eaux sur Telegram.

Des problèmes d'approvisionnement en électricité dans la Moldavie voisine ont également été rapportés par la compagnie Moldelectrica.

LE "KARMA" DE L'INVASION

Parallèlement, des incidents ont été signalés lundi sur deux bases aériennes russes situées à des centaines de kilomètres de l'Ukraine.

Selon l'agence de presse RIA, trois personnes ont été tuées par l'explosion d'un camion-citerne de carburant sur la base de Riazan, à 185 kilomètres au sud-est de Moscou.

Roman Busargin, gouverneur de l'oblast de Saratov, plus au sud-est, a signalé des informations distinctes faisant état d'une explosion dans la base aérienne d'Engels, qui abrite des bombardiers des forces nucléaires stratégiques de la Russie.

"Les informations sur les incidents dans les installations militaires sont vérifiées par les forces de l'ordre", a-t-il déclaré, sans donner plus de détails.

Le New York Times, qui cite un responsable ukrainien, rapporte que l'armée de Kyiv a utilisé plusieurs drônes, pour attaquer au moins deux bases militaires situées à des centaines de kilomètres à l'intérieur du territoire russe.

Des magasins d'armes et des dépôts de carburant ont été touchés dans des régions russes proches de la frontière avec l'Ukraine et au moins sept avions de guerre ont été détruits en Crimée, région d'Ukraine annexée par la Russie en 2014.

Pour Kyiv, ces incidents sont le "karma" de l'invasion russe.

"Si quelque chose est lancé dans l'espace aérien d'autres pays, tôt ou tard, les objets volants inconnus retourneront à (leur) point de départ", a écrit lundi sur Twitter le conseiller présidentiel Mikhaïlo Podolyak.

(Reportage Pavel Polityuk, Nick Starkov et les bureaux de Reuters, rédigé par Philippa Fletcher; version française Bertrand Boucey et Diana Mandiá, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)