Brexit : Des usines pourraient fermer au Royaume-Uni, alerte Stellantis

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Photo d'archives du drapeau de stellantis[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

par Kate Holton et Nick Carey

Londres (Reuters) - Le constructeur automobile Stellantis a annoncé que des usines au Royaume-Uni risqueraient de fermer, menaçant des milliers d'emplois, si les contours de l'accord autour du Brexit n'étaient pas drastiquement renégociés.

Le numéro 3 mondial de l'automobile Stellantis, qui possède quatorze marques dont Vauxhall, Peugeot, Citroën ou Fiat, a indiqué aux députés britanniques qu'il fera face à des droits de douane lors de l'exportation de véhicules électriques vers l'Europe dès l'an prochain, quand de nouvelles mesures vont entrer en vigueur.

Le traité commercial post-Brexit négocié avec l'UE imposera à partir de 2024 qu'au moins 45% de la valeur des pièces du véhicule provienne de l'UE ou du Royaume-Uni pour être exempté de droits de douane.

Stellantis veut que le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE) prolongent les règles actuelles jusqu'en 2027 sur l'approvisionnement des pièces.

Une demande soutenue mercredi par le constructeur américain Ford dans un communiqué séparé.

"Les droits de douane toucheront à la fois les constructeurs basés au Royaume-Uni et dans l'UE, il est donc vital que le Royaume-Uni et l'UE se mettent d'accord sur une solution", a déclaré le constructeur automobile américain.

Le gouvernement britannique a affirmé être en discussions avec Bruxelles.

"Nous espérons arriver à un accord avec l'UE sur le sujet", a affirmé mercredi un porte-parole du ministre britannique, Rishi Sunak.

Par ailleurs, les constructeurs estiment que le Royaume-Uni doit également attirer plus d'usines de production de batteries pour sécuriser le futur de son industrie automobile.

Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a affirmé mercredi que son pays allait investir en ce sens.

"Les conséquences d'un échec sont claires. On parle de 800.000 emplois au Royaume-Uni, c'est au fond les métiers associés à l'industrie automobile", a indiqué à la BBC Andy Palmer, président d'InoBat, constructeur européenne de batteries, et ancien PDG de Nissan.

Seul le Japonais Nissan possède une petite usine de production de batteries électriques à Sunderland, alors qu'un deuxième site est en construction.

(Reportage par Kate Holton, Sarah Young, Gokul Pisharody et Giulio Piovaccari; version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)