Un policier en examen dans l'affaire Benalla nie toute faute

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(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - L'un des trois policiers mis en examen dans l'affaire Alexandre Benalla, Maxence Creusat, a nié mercredi avoir commis la moindre faute pénale, devant la commission des lois du Sénat.

Ce commissaire à la Direction de l'ordre public de la préfecture de police de Paris, âgé d'une trentaine d'années, commandait les forces de l'ordre qui intervenaient le 1er mai sur une place du Ve arrondissement de Paris où se sont produits les faits reprochés à l'ex-chargé de mission de l'Elysée.

C'est un des trois policiers soupçonnés d'avoir transmis illégalement en juillet des images de vidéosurveillance de la scène à Alexandre Benalla et mis en examen pour cela.

L'ex-adjoint au chef de cabinet d'Emmanuel Macron est accusé d'avoir molesté des manifestants en se mêlant aux CRS chargés de sécuriser la place de la Contrescarpe.

Maxence Creusat, premier mis en examen dans ce dossier entendu par la commission des lois du Sénat, constituée en commission d'enquête, a assuré qu'il n'entretenait "aucune relation de copinage" avec Alexandre Benalla.

"Je ne l'ai jamais vu en dehors d'un dispositif de service d'ordre prévu par note de service, je vouvoie M. Benalla, je l'appelle M. Benalla, ce dernier m'appelle commissaire et me vouvoie, je n'ai pas le numéro de téléphone de M. Benalla et je n'ai aucune relation de copinage ou d'amitié avec M. Benalla", a-t-il déclaré. "Je n'entretiens avec lui que des relations strictement professionnelles."

"Dans cette affaire j'estime n'avoir commis aucune faute de nature pénale et je me considère comme un fonctionnaire de police loyal et honnête et intègre", a-t-il ajouté.

La commission des Lois du Sénat, présidée par le sénateur Les Républicains Philippe Bas, a aussi entendu mercredi matin le chef de cabinet d'Emmanuel Macron, François-Xavier Lauch, et le commandant militaire de l'Elysée, le général Eric Bio-Farina.

"A l'évidence, M. Benalla a agi en dehors de ses fonctions à la présidence de la République", a admis le premier, interrogé pendant une heure et demie et selon qui le chargé de mission, dont il a loué les qualités, avait notamment un rôle de "coordination des services de sécurité" de l'Elysée.

Le général Eric Bio-Farina a pour sa part salué la "conscience professionnelle" d'Alexandre Benalla, dont il a dit de façon sibylline qu'il "s'insérait dans un univers de renseignement dont il n'était qu'une partie".

Il a cependant souligné qu'Alexandre Benalla, licencié par l'Elysée depuis la révélation de cette affaire, ne commandait pas de service, n'avait personne sous ses ordres et n'avait donc "pas les moyens d'exercer une quelconque forme d'autorité".

Le gouvernement et des élus de la majorité ont dénoncé mercredi une "instrumentalisation" politique des embarras judiciaires d'Alexandre Benalla, qui s'est plié à une convocation de la commission d'enquête du Sénat.

(Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet)