Conspuée dans un village du Var, Le Pen dénonce "des militants"

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Conspuee dans un village du var, le pen denonce des militants[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen a essuyé mercredi des sifflets et des insultes, qu'elle a imputés à des "militants d'extrême gauche", lors d'un déplacement houleux dans un village du Var qui doit accueillir sous peu un centre d'accueil de demandeurs d'asile.

Cette visite à Châteaudouble, un bourg de moins de 500 habitants, ne figurait pas à son agenda officiel mais la presse s'en était fait l'écho.

La présidente du Rassemblement national (ex-Front national), qui était accompagnée de plusieurs membres de son parti, dont le maire de Fréjus David Rachline, a été accueillie par des sifflets et des cris l'exhortant à quitter les lieux.

"Cassez-vous bande de tarés", "dégage", "le village emm... le Front national", lui ont lancé les manifestants, dont certains juchés sur une pelleteuse, dans un climat électrique.

"Ce sont, à part quelques uns, des militants d'extrême gauche", a réagi la députée du Pas-de-Calais devant la presse.

"Ces militants d'extrême gauche font la seule chose qu'ils savent faire, ils font preuve de violence, ils hurlent, ils font de l'agitation, parce qu'ils sont pour la submersion migratoire, ils sont pour l'ouverture totale des frontières", a ajouté la dirigeante d'extrême droite.

Le président du groupe RN au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Frédéric Boccaletti, a dit à Reuters avoir déposé une plainte contre X à la gendarmerie d'une commune voisine.

Selon lui, les services préfectoraux, prévenus en fin de matinée de la venue de Marine Le Pen, n'ont pas prévu de dispositif de sécurité suffisant.

Jointe par Reuters, la préfecture n'a pas souhaité faire de commentaire.

Il n'y a eu aucune interpellation, dit-on de source policière.

Un centre d'accueil et d'orientation (CAO) pouvant héberger jusqu'à 72 migrants, situé dans les locaux d'une ancienne maison de retraite, doit ouvrir prochainement à Châteaudouble.

Marine Le Pen, qui a fait de l'opposition à l'immigration la colonne vertébrale de son discours, fera sa rentrée ce week-end à Fréjus, à une quarantaine de kilomètres de là, où elle doit prononcer un discours dimanche.

(Simon Carraud avec Matthias Galante à Nice, édité par Yann Le Guernigou)