Paris demande au Caire de surseoir aux exécutions de masse

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PARIS (Reuters) - Le ministère français des Affaires étrangères s'est dit mercredi "préoccupé" de la décision de la justice égyptienne de condamner à mort 75 personnes dans le cadre du procès de la manifestation de la place Rabaa Adaouia au Caire, en 2013, et a demandé aux autorités de surseoir aux exécutions.

Soixante-quinze personnes, dont plusieurs dirigeants islamistes, ont été condamnés le 8 septembre à la peine capitale pour avoir participé à un rassemblement de soutien aux Frères musulmans. Plusieurs centaines de manifestants avaient été tués par les forces de l'ordre à l'issue de ce sit-in.

"Nous appelons les autorités égyptiennes à surseoir à l'exécution de ces condamnations", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Agnès Von der Mühll à l'occasion de son point de presse quotidien.

Paris critique rarement Le Caire en matière de droits de l'homme, le président Emmanuel Macron ayant fait part l'an dernier de son refus de donner "des leçons" à son homologue égyptien Abdel Fattah al Sissi.

La France et le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, entretiennent des relations étroites avec l'Egypte, sur fond d'instabilité en Libye et de lutte contre la menace djihadiste.

Les associations de défense des droits de l'homme fustigent cette proximité comme une forme de tolérance coupable.

La Haut-Commissaire des droits de l'homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a émis dimanche dernier une demande similaire à celle de la France. Elle a demandé les condamnations à mort prononcées par la justice égyptienne soient annulées en appel.

(Julie Carriat, édité par Simon Carraud et Danielle Rouquié)