Syrie : La Turquie poursuit ses efforts pour une trêve à Idlib

reuters.com  |   |  456  mots

par Humeyra Pamuk et Tom Perry

ISTANBUL/BEYROUTH (Reuters) - La Turquie a fait savoir vendredi qu'elle discutait avec toutes les parties engagées dans le conflit syrien pour tenter d'éviter une offensive des forces de Damas dans la province d'Idlib, dernier bastion des insurgés dans le nord-ouest du pays.

Le Kremlin a confirmé qu'un sommet entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lundi prochain à Sotchi, sur la mer Noire, était en préparation.

La semaine dernière, lors d'une réunion à Téhéran entre les présidents russe, turc et iranien, Ankara n'a pu obtenir un cessez-le-feu dans la région d'Idlib.

Pourtant, les bombardements sur la province ont été plus rares ces derniers jours, après les pilonnages qui ont fait des dizaines de morts les semaines précédentes. Une source proche du gouvernement de Damas a semblé écarter l'imminence d'une offensive terrestre - "L'opération n'est pas annulée mais nous avons tout notre temps", a-t-il dit.

Selon des sources rebelles, des unités des forces gouvernementales se sont même retirées cette semaine des lignes de front dans le nord de la région de Hama, voisine de celle d'Idlib.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a indiqué que le calme prévalait vendredi dans la région.

La Turquie, pour sa part, a envoyé des renforts dans la douzaine de postes de surveillance qu'elle a installés dans la région d'Idlib.

Son ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a indiqué être en contact avec ses homologues de plusieurs pays et avec "tous les acteurs" impliqués dans le conflit à l'intérieur de la Syrie.

"Nous nous efforçons d'obtenir un cessez-le-feu à Idlib", a-t-il dit, rappelant que son pays est favorable à des opérations militaires ciblées contre les groupes djihadistes, qui constituent la majorité des combattants rebelles à Idlib, mais reste farouchement hostile à une grande offensive terrestre qui risquerait de provoquer un nouvel afflux de réfugiés en Turquie.

"Nous sommes prêts à coopérer avec tout le monde pour combattre les organisations terroristes. Mais tuer des civils, des femmes, des enfants comme cela, au nom de la lutte contre le terrorisme, ce n'est pas bien, ce n'est pas humain", a déclaré Mevlüt Cavusoglu lors d'une visite au Pakistan.

En voyage à Berlin, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré que l'aviation russe poursuivrait si nécessaire ses bombardements sur les positions des "terroristes" dans la province d'Idlib mais qu'elle était également prête à aider à l'établissement de couloirs humanitaires pour permettre l'évacuation des civils, rapporte l'agence de presse Interfax.

(Avec Andrew Osborn et Katya Golubkova; Guy Kerivel pour le service français)