Le rappeur Médine déprogrammé du Bataclan

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Le rappeur medine deprogramme du bataclan[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le Bataclan a annoncé vendredi la déprogrammation "dans une volonté d'apaisement" du rappeur Médine, qui devait y donner le mois prochain deux concerts dénoncés par certains responsables politiques comme une offense aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.

Ces deux dates seront remplacées par un spectacle unique au Zénith de Paris, le 9 février 2019, a précisé le chanteur, musulman pratiquant, dans un message distinct publié sur les réseaux sociaux.

"Par respect des victimes des attentats du 13 novembre 2015 et de leurs familles, et tout en garantissant la liberté d'expression des artistes (...), Médine et Le Bataclan ont décidé, dans une volonté d'apaisement, que les concerts initialement prévus au Bataclan, les 19 et 20 octobre 2018, soient reportés dans une autre salle parisienne", peut-on lire dans le communiqué de la salle de spectacles.

Sur Twitter et Facebook, l'artiste a évoqué une décision "douloureuse" motivée par le "respect" des familles de victimes et la nécessité de "garantir la sécurité" du public.

"Certains groupes d'extrême droite ont prévu d'organiser des manifestations dont le but est de diviser, n'hésitant pas à manipuler et à raviver la douleur des familles des victimes", a-t-il écrit en reprenant le leitmotiv de l'une de ses chansons - "Tout ce que je voulais faire, c'était le Bataclan".

Sa venue dans cette salle devenue un symbole des attentats qui ont frappé la France en 2015 - 90 personnes y ont été tuées le 13 novembre par un commando se réclamant du groupe Etat islamique - avait suscité l'indignation d'une partie du monde politique, surtout à droite et à l'extrême droite.

L'annulation des concerts du mois d'octobre est "une victoire pour toutes les victimes du terrorisme islamiste", a applaudi Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-Front national), sur Twitter.

En juin, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, avait qualifié les deux spectacles de "sacrilège pour les victimes" et de "déshonneur pour la France".

Les opposants brandissaient notamment le morceau "Don't laïk", critique de la laïcité telle qu'elle est pratiquée ces dernières années en France, dans lequel Médine prononce la phrase "crucifions les laïcards comme à Golgotha".

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)