Des anti-ours menacent d'accueillir les ourses avec des armes

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Des anti-ours menacent d'accueillir les ourses avec des armes[reuters.com]
(Crédits : Alex Grimm)

TOULOUSE (Reuters) - Les lâchers des deux ourses slovènes annoncés la semaine dernière par le ministre de l'Ecologie pourraient avoir lieu samedi, selon les associations anti-ours qui promettent la présence de "guetteurs, souvent armés" pour empêcher leur réintroduction.

"Des sources sûres nous apprennent que les opérations de capture des ourses sont lancées en Slovénie. Les lâchers auraient lieu samedi en vallée d'Aspe, dans les Pyrénées-Atlantiques", déclare la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne (FTEM) dans un communiqué diffusé mardi.

"Depuis la nuit dernière, après que toutes les tentatives pacifiques pour faire reculer l'Etat ont échoué, les opposants aux réintroductions d'ours ont investi la forêt. En Béarn, rive gauche comme rive droite de l'Aspe, d'innombrables anonymes se sont transformés en guetteurs, souvent armés", poursuit la FTEM pour laquelle "éleveurs et élus sont majoritairement hostiles à ce projet".

Le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a annoncé le 20 septembre à Pau la réintroduction de deux femelles slovènes d'ici le début du mois d'octobre.

"La clandestinité des opposants est la réponse des montagnards à un ministre contraint de dissimuler les réintroductions d'ours tant elles sont anti-démocratiques et anti-écologiques", estiment les anti-ours au sujet du déroulement des lâchers prévus "hors caméra".

La Fédération dénonce la possibilité envisagée par le ministre d'une arrivée des plantigrades en hélicoptère avec ouverture des cages par déclenchement automatique. Ces moyens visent selon elle à "contourner les opposants", comme ceux qui en 2006 avait fait échouer le lâcher d'une ourse à Arbas (Haute-Garonne).

"Si le ministre persiste, sur le terrain que les montagnards connaissent par coeur ce passage en force dénoncé depuis deux décennies ne fera que des perdants", menace encore la Fédération.

(Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)