PARIS (Reuters) - Le député des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle a brièvement interrompu mercredi les questions au gouvernement à l'Assemblée, en enfilant un gilet jaune lors d'une question sur le sujet adressée au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Ce dernier s'apprêtait à répondre au député La République en marche Jean-Michel Fauvergue qui l'interrogeait sur les dispositions prises par le gouvernement pour encadrer le mouvement de protestation contre la hausse des prix des carburants, entré dans son cinquième jour, quand l'ancien candidat à la présidentielle a passé ce gilet symbole de la contestation populaire.
"Je vous rappelle au règlement, M. Lassalle veuillez immédiatement retirer ce gilet", a mis en garde le président de la Chambre, Richard Ferrand. "S'il vous plaît, allez manifestez hors de cet hémicycle", a-t-il poursuivi avant de suspendre la séance face au refus d'obtempérer du député.
L'élu a ensuite rapidement retiré le gilet, et les travaux de l'Assemblée ont repris quelques minutes plus tard.
Dénonçant des "comportements cirquesques", Christophe Castaner a lancé : "Monsieur Lassalle sait par expérience que le ridicule ne tue pas, moi je pense aux deux personnes qui sont mortes depuis samedi, je pense aux 584 blessés, je pense aux 110 policiers et gendarmes qui pour garantir la protection du droit fondamental de manifester se sont retrouvés blessés, c'est cela la réalité."
Les députés du Rassemblement national et de La France insoumise, deux mouvements qui ont exprimé leur solidarité envers les "Gilets jaunes", ont quitté l'hémicycle dans le sillage de l'incident.
En vertu d'une disposition adoptée en janvier, "la tenue vestimentaire adoptée par les députés dans l'hémicycle doit rester neutre et s'apparenter à une tenue de ville. Elle ne saurait être le prétexte à la manifestation de l'expression d'une quelconque opinion".
(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)