Bayrou invite Macron à "réfléchir" à la hausse de taxe sur les carburants

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Bayrou invite macron a reflechir a la hausse de taxe sur les carburants[reuters.com]
(Crédits : Emmanuel Foudrot)

PARIS (Reuters) - François Bayrou appelle mercredi l'exécutif à "réfléchir" avant de relever les taxes sur le carburant en janvier prochain, cibles de la contestation populaire des "Gilets jaunes" depuis cinq jours.

Le message de prudence du président du Modem s'ajoute à celui d'un autre ténor proche du président, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a invité lundi sur Europe 1 à "entendre, comprendre et respecter" la "souffrance" d'une partie des Français.

"Chacun à notre manière, nous disons, je crois, la même chose", assume François Bayrou dans un entretien au Figaro, où il évoque notamment la piste d'une montée en puissance plus progressive de la fiscalité écologique.

"La nouvelle étape d'augmentations des taxes sur les carburants est prévue au mois de janvier. Cela mérite que nous y réfléchissions", estime-t-il.

"Peut-être n'avons-nous pas assez réfléchi au 'progressivement'", ajoute-t-il. "Par exemple, on pourrait reprendre l'idée d'une modulation des taxes en fonction du coût du baril du pétrole, pour que le prix à la pompe ne subisse pas de fluctuations trop pénalisantes", propose-t-il.

L'ex-ministre de la Justice d'Edouard Philippe voit dans le mouvement des "Gilets jaunes" le signe d'une "rupture" sociologique profonde, dont le chef de l'Etat a selon lui "pleine conscience".

"Sa campagne de 2017 était construite autour de cette intuition et il en a aujourd'hui une conscience aiguë", dit-il d'Emmanuel Macron, avant de renouveler cependant son avertissement.

"Si l'on veut que la politique réussisse, il est impératif de ne pas être en rupture avec le pays. Sinon tout se bloque", prévient François Bayrou. "Aujourd'hui il est impératif d'ouvrir un nouvel acte du quinquennat qui réponde à cette rupture: un nouvel acte civique, social et populaire", poursuit-il, appelant à réconcilier "le socle populaire" avec l'État et les dirigeants élus.

(Julie Carriat, édité par Nicolas Delame)