Macron assume de ne pas être toujours sur "la même ligne" avec Merkel

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(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a souligné jeudi son attachement au couple franco-allemand tout en reconnaissant des divergences avec Berlin sur le Brexit ou les ambitions climatiques, Paris ne devant pas, selon lui, renoncer à "affirmer sa voix".

"C'est vrai que sur le Brexit, nous n'avons pas aujourd'hui tout à fait la même ligne", a déclaré le chef de l'Etat lors de la première conférence de presse de son mandat à l'Elysée.

Sur le climat, "nous n'avons pas tout à fait la même ligne et j'assume de m'être opposé à un mandat de négociation donné à la Commission (européenne-NDLR) pour baisser nos tarifs avec les Etats-Unis d'Amérique parce que ce n'est pas cohérent avec nos ambitions climatiques", a-t-il ajouté.

"Je pense que cette culture du compromis, et j'ai beaucoup appris sur ce point de la chancelière allemande (Angela Merkel-NDLR), est très importante mais après elle ne doit pas empêcher l'affirmation d'une position française quand elle existe", a justifié le président français.

Car, a-t-il encore dit, "le rôle de la France, c'est de proposer, d'avoir une ambition européenne, d'oeuvrer chaque fois qu'elle le peut au compromis franco-allemand pour rassembler le maximum d'Européens mais de ne jamais avoir peur d'affirmer sa voix, même quand elle est minoritaire".

Les divergences se sont manifestées notamment sur la date à laquelle devait être reportée la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne : Emmanuel Macron plaidait pour un délai court, Angela Merkel pour une durée plus longue.

Les deux pays n'ont pas non plus masqué leur désaccord concernant l'ouverture des négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis, à laquelle s'opposait Emmanuel Macron au motif que Washington s'est retiré de l'accord de Paris sur le climat.

Globalement, le chef de l'Etat a fait le diagnostic d'un changement d'ère de l'autre côté du Rhin. "L'Allemagne est sans doute à la fin d'un modèle croissance qui a beaucoup profité des déséquilibres de la zone euro, parce que l'Allemagne a su faire au bon moment les réformes", a-t-il jugé.

(Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey avec Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)