L'Elysée n'a pas protégé Benalla, assure Macron

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - L'Elysée n'a pas "cherché à protéger" Alexandre Benalla, au coeur d'une affaire judiciaire éponyme qui empoisonne l'exécutif depuis neuf mois, a assuré jeudi Emmanuel Macron, qui a indiqué ne pas "regretter" d'avoir embauché son ancien chargé de mission.

"C'est trop facile de regretter", a estimé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'Elysée. "Est-ce que je pense qu'au moment où j'ai été élu, connaissant ce jeune garçon, qui avait vraiment du talent, qui s'était engagé dans ma campagne (....), est-ce que je regrette de l'avoir embauché à l'Elysée ? Non".

"Je pense que c'était extrêmement cohérent avec les valeurs que je porte, c'est sans doute pour cela que je lui en veux encore plus", a-t-il ajouté. "Il a fait des fautes très graves (...) mais il a le droit à la présomption d'innocence".

"Quoique n'ayant jamais été protégé par l'Elysée, qui l'a sanctionné, qui l'a ensuite licencié, qui n'a jamais cherché à le protéger à l'égard de quelque service administratif (...), il n'a pas donné une bonne image", a poursuivi Emmanuel Macron. "Donc je le regrette pour cela mais je ne regrette pas les choix qui ont été faits à d'autres moments, où je ne savais pas tout".

"Quand vous décidez d'employer quelqu'un, il y a une part de risque", a-t-il ajouté, estimant qu'"on en avait sans doute trop fait" sur cette affaire.

L'affaire Benalla a éclaté en juillet dernier avec la diffusion d'une vidéo dans laquelle l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron apparaît en train de molester des manifestants le 1er-mai 2018 à Paris.

Fin décembre, l'affaire, dont l'opposition s'est emparée, a rebondi avec l'information selon laquelle Alexandre Benalla se serait servi d'un de ses passeports diplomatiques, encore valides, pour se rendre notamment au Tchad.

Fruit de six mois de travaux, un rapport de la commission des lois du Sénat a pointé en février des "dysfonctionnements" et des "défaillances" de l'Elysée, accusé par les sénateurs d'avoir manqué de vigilance dans tous les volets de l'affaire.

Début avril, deux nouvelles enquêtes préliminaires dans l'affaire ont été ouvertes par le parquet de Paris, dont une pour "faux témoignages" visant notamment le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda.

(Marine Pennetier, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)