Les propositions de Macron en matière institutionnelle

reuters.com  |   |  554  mots
Les propositions de macron en matiere institutionnelle[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a donné jeudi plusieurs directives en matière institutionnelle, alors que la réforme constitutionnelle reste dans l'impasse depuis le coup d'arrêt de "l'affaire Benalla" fin juillet dernier.

"Je souhaite que la réforme constitutionnelle aboutisse", a dit le président, qui a émis le souhait que le dossier revienne sur le métier du Parlement "à l'été".

* LE RÉFÉRENDUM

Le président s'est déclaré favorable à un référendum d'initiative partagée (RIP) facilité, via l'abaissement à un million de signatures du seuil nécessaire pour déclencher le dispositif (contre 4,5 millions actuellement).

Il n'a pas proposé en revanche d'organiser des référendums d'initiative citoyenne (RIC), demande récurrente des "Gilets jaunes.

* NOUVEL ACTE DE DÉCENTRALISATION

Le président a appelé à "un nouvel acte de décentralisation" dans les territoires, appelé à aboutir "au premier trimestre 2020".

Cette nouvelle décentralisation doit être "adaptée à chaque territoire" et porter "sur la politique de la vie quotidienne" comme "le logement, le transport, la transition écologique pour garantir des décisions prises au plus près du terrain", a dit le président.

* VOTE BLANC

Après réflexion, Emmanuel Macron s'est prononcé contre la reconnaissance du vote blanc, une disposition potentiellement explosive car susceptible, in fine, de faire annuler une élection si un candidat n'obtient pas suffisamment de voix.

"On doit choisir", a dit le chef de l'Etat. "Blanc, ça ne décide pas. Blanc ne résoudra aucun problème. Monsieur X ou madame Y, oui."

* UNE DOSE DE PROPORTIONNELLE

Emmanuel Macron s'est dit "favorable" à l'introduction d'une dose de 20% de proportionnelle aux élections législatives, alors qu'un seuil de 15% était jusqu'ici envisagé.

"Je pense que c'est ce qui permet de représenter toutes les familles politiques sans créer une situation ingouvernable", a-t-il déclaré.

Sa proposition se rapproche de la demande maintes fois formulée par l'un de ses principaux alliés, le président du MoDem François Bayrou.

* REFORME DU CONSEIL ÉCONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE)

Emmanuel Macron a annoncé une réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese), institution créée en 1958 appelée à se transformer en Conseil de la participation citoyenne en intégrant 150 citoyens tirés au sort.

"A côté des grandes forces vives économiques, sociales et associatives qui y sont présentes et qui portent les grands sujets, je souhaite que l'on puisse avoir des citoyens tirés au sort qui viennent compléter cette assemblée et qui lui permettra ainsi de représenter pleinement la société dans toute sa diversité et sa vitalité", a déclaré le président.

Le chef de l'Etat a précisé que le tirage au sort de citoyens serait organisé "dès le mois de juin".

* RÉDUCTION DU NOMBRE DE PARLEMENTAIRES

Le projet de loi organique initialement envisagé par l'exécutif prévoit une baisse d'un tiers du nombre de parlementaires. Soit 404 députés contre 577 aujourd'hui, et 244 sénateurs au lieu de 348.

Emmanuel Macron s'est dit sensible aux arguments avancés par le Sénat, assemblée des territoires, qui veut conserver au moins un député et un sénateur par département.

"Si ça n'est pas exactement 30% mais 25%, je n'en ferai pas un point de blocage", a-t-il dit.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)