Le refuge en eaux profondes, un espoir pour la survie du corail

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Le refuge en eaux profondes, un espoir pour la survie du corail[reuters.com]
(Crédits : David Gray)

PAPEETE, Polynésie française (Reuters) - Affectés par le réchauffement des océans, les coraux semblent capables de trouver refuge à des profondeurs où l'eau est plus froide, estiment des scientifiques après la découverte d'un spécimen à une profondeur inégalée.

La découverte, le 4 avril dernier par 172 mètres de fond dans les eaux de Polynésie française d'un corail mésophotique (moyennement lumineux) laisse supposer que les coraux de surface, atteints par les conséquences du réchauffement climatique, trouvent refuge dans les profondeurs des océans, a déclaré Laetitia Hédouin, chercheuse au Criobe, à Tahiti Infos.

Le spécimen, de l'espèce Leptoseris hawaiiens, a été remonté de l'archipel des Gambier, au sud-est de Tahiti.

Depuis le mois de juillet 2018, les plongeurs de l'expédition "Under the Pole" se consacrent à des recherches sur les coraux mésophotiques en partenariat avec le Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement (Criobe), précise le quotidien. Le Criobe est un laboratoire du CNRS spécialisé dans l'étude du corail.

Plus de 4.000 échantillons ont déjà été prélevés, ces coraux se trouvant généralement entre 30 et 150 mètres de profondeur.

"Il ne sera jamais plus possible de parler des récifs coralliens sans considérer cette vie dans les profondeurs comme pouvant constituer un radeau de sauvetage pour les récifs de surface", a déclaré Laetitia Hédouin.

"Ils représentent aujourd'hui un vrai espoir pour restaurer les récifs via un apport de larves pouvant venir recoloniser la surface. Sans ces récifs profonds, les chances de survie des récifs sont très faibles face aux modifications sans précédent que subit la planète", ajoute-t-elle.

"Nos connaissances suggéraient que 25% des coraux pouvaient descendre de la surface aux profondeurs et aujourd'hui, après plus de 4.000 échantillons récoltés, la tendance est complètement inversée, avec plus de 60% des espèces de surface capables de coloniser les profondeurs."

(Daniel Pardon, édité par Danielle Rouquié et Yves Clarisse)