Kering : Le recul de l'activité au 1er semestre ne sera pas rattrapé sur 2020

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Kering: le recul de l'activite au 1er semestre ne sera pas rattrape sur 2020[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

par Sarah White et Silvia Aloisi

PARIS/MILAN (Reuters) - Kering a annoncé mardi un recul de 43,7% de son activité en données comparables au deuxième trimestre en raison de la crise sanitaire dont les effets ne devraient pas être compensés par le propriétaire de Gucci au second semestre, en dépit de l'amélioration constatée en Asie.

Cette contraction est toutefois légèrement inférieure aux prévisions des analystes qui tablaient en moyenne selon UBS sur une chute de 46%, à données comparables également.

LVMH, qui a annoncé ses résultats la veille, est parvenu à limiter à 38% le recul de son activité mais ses marges ont été durement touchées, tombant à quelque 9% contre 17,7% pour Kering au premier semestre.

Selon des analystes, Kering fait largement appel à des sous-traitants, ce qui lui a permis de limiter l'impact sur ses coûts fixes de la fermeture de ses usines en raison du coronavirus.

Dans un communiqué, le groupe souligne qu'en l'absence de visibilité sur l'évolution du marché mondial du luxe dans les prochains mois, il ne peut se livrer à des prévisions sur son activité et les marges 2020. Ceci d'autant que les restrictions de déplacement vont encore peser longtemps sur le tourisme, au moins jusqu'au premier semestre 2021, a souligné le directeur financier, Jean-Marc Duplaix.

"La perte de chiffre d'affaires constatée au premier semestre 2020 ne devrait cependant pas être compensée au second semestre", souligne Kering dans un communiqué.

LES VENTES REPARTENT VIGOUREUSEMENT EN CHINE

Le directeur financier a précisé que l'activité repartait sur tous les continents depuis juin, à mesure que le confinement était levé, en particulier en Chine, où les ventes des marques du groupe ont progressé de 40 à 70% depuis mai.

La clientèle chinoise a représenté 37% des ventes de produits de luxe en 2019, même si l'essentiel de ses achats sont réalisés à l'étranger. Kering, comme LVMH, a souligné que cette forte progression des ventes en Chine ne permettrait pas de compenser l'absence quasi-totale des touristes chinois à l'étranger.

Face à ces incertitudes, Kering prévoit de continuer à réduire ses coûts tout en continuant néanmoins à investir dans ses grandes marques afin de maintenir leur visibilité.

Les ventes de Gucci, la marque phare du groupe dirigé par François-Henri Pinault, ont reculé de 45% à données constantes (hors effets de périmètre et de changes) sur la période avril-juin.

Yves Saint Laurent a accusé la plus forte baisse d'activité (-48%), tandis que Bottega Veneta a limité le recul de ses ventes à 24,4%.

Kering a été contraint comme beaucoup de ses concurrents de fermer temporairement des magasins sur des marchés clés après l'apparition en Chine du nouveau coronavirus à la fin de l'année dernière et sa propagation en Europe puis aux États-Unis.

Les ventes en ligne ont toutefois progressé. Elles ont représenté 18% de son activité au deuxième trimestre contre moins de 10% en début d'année, a souligné Jean-Marc Duplaix.

Le titre Kering a clôturé mardi en baisse de 2,7%, avant la publication de ses résultats, affecté par les chiffres jugés décevants par les investisseurs de LVMH.

(Sarah White et Silvia Aloisi, version française Jean-Michel Bélot, édité par Nicolas Delame)