Trump n'exclut pas d'interdire l'application TikTok aux Etats-Unis

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Trump n'exclut pas d'interdire l'application tiktok aux etats-unis[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a déclaré vendredi qu'il étudiait diverses options, y compris une interdiction pure et simple, concernant TikTok, l'application vidéo de la société chinoise ByteDance qui suscite des inquiétudes aux Etats-Unis à l'approche de l'élection présidentielle du 3 novembre.

"Nous observons TikTok. Nous pourrions interdire TikTok. Nous pourrions faire d'autres choses", a déclaré le président américain à la presse en quittant la Maison blanche pour un déplacement en Floride.

Selon des sources proches du dossier, l'administration fédérale pourrait contraindre ByteDance à céder ses activités aux Etats-Unis.

ByteDance a d'ores et déjà reçu des offres de certains de ses investisseurs, Sequoia et General Atlantic, en vue d'une cession d'une majorité des parts de TikTok qui valoriserait l'application à une cinquantaine de milliards de dollars, a révélé Reuters mercredi.

Microsoft a engagé des discussions exploratoires en vue d'un rachat, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier, confirmant l'intérêt du géant informatique américain révélé par le New York Times.

L'application permettant de créer de courtes vidéos à grand renfort d'effets spéciaux est l'héritière de l'application vidéo Musical.ly, rachetée en 2017 par ByteDance pour un milliard de dollars.

TikTok, très prisée des adolescents, est dans le collimateur de responsables politiques américains redoutant qu'elle pèse sur le scrutin et s'inquiétant du respect des données privées.

Dans une lettre dévoilée cette semaine, un groupe de sénateurs républicains de premier plan dont l'élu de Floride Marco Rubio et son collègue de l'Arkansas Tom Cotton ont demandé à l'administration de se pencher sur le phénomène.

Ils accusent TikTok de censurer certains contenus et redoutent que le Parti communiste chinois se serve de son contrôle sur l'application "pour déformer ou manipuler les discours politiques afin de semer la discorde parmi les Américains et d'obtenir le résultat électoral qu'il escompte".

TikTok est dirigé depuis le printemps dernier par l'Américain Kevin Mayer, ex-cadre dirigeant de Disney qui a participé au lancement de la plateforme Disney+.

Un porte-parole de TikTok a déclaré que l'application vidéo avait une politique très stricte en matière de désinformation et a ajouté que la modération des contenus sur le site, effectuée par une équipe basée en Californie, n'était soumise à l'influence d'aucun gouvernement.

Kevin Mayer a indiqué que l'entreprise respectait les lois américaines et qu'elle permettrait à des experts d'observer ses pratiques de modération et d'examiner le code qui régit ses algorithmes.

Le mois dernier, des utilisateurs de TikTok ont déclaré avoir en partie "saboté" le meeting de Donald Trump de Tulsa, qui devait symboliser la relance de la campagne du président sortant mais n'avait pas attiré les foules attendues. Ils se sont mobilisés pour s'inscrire en ligne, bloquant une partie des places sans avoir jamais eu l'intention de s'y rendre.

(Nandita Bose et Alexandra Alper avec Echo Wang à New York; version française Claude Chendjou et Henri-Pierre André)