Le secteur du luxe pourrait renouer avec son niveau d'activité pré-crise dès 2021, selon Bain

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Le secteur du luxe pourrait renouer avec son niveau d'activite pre-crise des 2021[reuters.com]
(Crédits : Kim Hong-Ji)

MILAN (Reuters) - Le secteur du luxe pourrait sortir de la crise liée au coronavirus dès cette année, à la faveur notamment de la forte demande des acheteurs chinois et américains, a déclaré lundi le cabinet de conseil Bain.

Bain estime à 30% la probabilité pour que les ventes de sacs à main, vêtements et bijoux haut de gamme reviennent ou dépassent cette année leur niveau de 2019, soit 280 milliards d'euros (340 milliards de dollars), en fonction du rythme des campagnes de vaccination contre le COVID-19 et de la reprise du tourisme.

Le scénario le plus probable est celui d'une reprise complète en 2022, estime Bain, qui se montre plus optimiste par rapport à sa prévision de novembre dernier dans laquelle il estimait que le secteur se remettrait définitivement de la crise en 2023.

L'an dernier, les ventes de produits de luxe ont chuté de 23% à 217 milliards d'euros, soit la plus forte baisse jamais enregistrée et la première depuis 2009, la pandémie ayant entraîné la fermeture de magasins et la quasi-cessation du tourisme international.

Toutefois, la crise ne semble pas avoir eu un impact durable sur l'appétit et le pouvoir d'achat des consommateurs pour les produits haut de gamme.

L'envolée des ventes en Chine, le plus grand marché des produits de luxe, et un rebond plus fort que prévu aux États-Unis ont ainsi permis un net rebond des revenus du secteur au premier trimestre 2021.

"Le marché américain a été le point fort inattendu", a déclaré Bain, tandis que l'Europe, entravée par une campagne de vaccination plus lente et des restrictions sur le tourisme, reste à la traîne.

Le rythme de la reprise a effectivement été inégal. Les géants du secteur, tels que LVMH, Hermès et Kering, sont déjà au-dessus de leurs niveaux de 2019, tandis que des labels plus petits comme Ferragamo et Tod's doivent encore rattraper leur retard.

La crise a forcé les marques, traditionnellement réticentes à vendre leurs produits en ligne, à adopter le commerce électronique, qui pourrait devenir le principal canal d'achat de produits de luxe dans les prochaines années.

Et si les sacs à main, la maroquinerie et les bijoux ont été le moteur de la reprise, les dépenses en vêtements, maquillage et parfums devraient également s'intensifier avec la fin des confinements.

(Silvia Aloisi; version française Federica Mileo, édité par Blandine Hénault)