Rome veut attirer 1 milliard d'euros d'investissements dans une méga-usine de batteries, selon des sources

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Rome veut attirer 1 milliard d'euros d'investissements dans une mega-usine de batteries, selon des sources[reuters.com]
(Crédits : Massimo Pinca)

par Stephen Jewkes, Giuseppe Fonte et Giulio Piovaccari

MILAN (Reuters) - L'Italie veut attirer au total plus d'un milliard d'euros d'investissements pour bâtir une méga-usine de batteries pour véhicules électriques dans laquelle le constructeur automobile Stellantis aurait un rôle de premier plan, ont déclaré à Reuters trois sources gouvernementales.

Dans le cadre du plan d'investissement adressé en avril à Bruxelles pour accéder aux fonds de relance de l'Union européenne, Rome indique avoir affecté environ 600 millions d'euros de deniers publics au projet de construction d'une gigafactory de batteries en Italie.

Le gouvernement se dit persuadé que ce projet pourrait susciter l'intérêt d'investisseurs privés et de partenaires industriels permettant de porter l'enveloppe total à un milliard d'euros, précisent les sources.

Le plan, bâti sur le modèle d'un partenariat public-privé, prévoit une participation de Stellantis, le quatrième groupe automobile mondial né de la fusion du constructeur italo-américain Fiat Chrysler et du français PSA, ajoute une des sources. D'autres options sont également envisagées, note cette source.

Selon une autre source, Stellantis a proposé de jouer un rôle de premier plan dans la mise en oeuvre du projet.

Sollicité, le constructeur automobile n'a pas souhaité faire de commentaire.

CONCURRENCE DES AUTRES PAYS

Au cours des derniers mois, la direction de Stellantis a rencontré le ministre italien de la Transition énergétique, Roberto Cingolani, à cinq reprises, a-t-on appris de source au sein du ministère.

De même source, on ajoute qu'une réunion avec des responsables d'ACC, la coentreprise de batteries entre PSA et TotalEnergies, a également eu lieu.

Le feu vert de Bruxelles est nécessaire pour la mise en oeuvre éventuelle de ce plan qui devra être conforme aux règles en matière d'aides publiques et de concurrence au sein du bloc, ont noté les sources.

Le projet de gigafactory prévoit la création d'une usine de batteries de 37 gigawattheures (GWH), avec 500 nouveaux emplois à la clé d'ici 2030, pour un financement d'environ 1,8 milliard d'euros à cet horizon. Une source au sein du ministère a cependant jugé improbable le déblocage d'un tel montant.

Le constructeur franco-italo-américain a déjà lancé deux projets de gigafactory en France et en Allemagne pour un investissement total de cinq milliards d'euros.

Le groupe a dit qu'il se prononcerait sur de nouvelles usines en Europe et aux Etats-Unis dans le courant de cette année, dans le cadre de sa transition vers l'électrique.

D'autres pays de l'UE comme l'Espagne, qui s'apprête à investir des milliards dans des usines de batteries et de véhicules électriques, pourraient constituer une alternative dans le choix de Stellantis.

"Il y a beaucoup de concurrence (...) nous devrons proposer une stratégie solide et une équipe crédible", a déclaré la source au sein du ministère.

(Version française Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)