Ukraine : Reddition de dizaines de combattants à Azovstal, fin du siège

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Ukraine: reddition de dizaines de combattants a azovstal, fin du siege[reuters.com]
(Crédits : Russian Defence Ministry)

MARIOUPOL, Ukraine (Reuters) - Des dizaines de combattants ukrainiens, dont certains semble-t-il indemnes, ont abandonné les armes mardi après s'être retranchés pendant des semaines dans les abris et tunnels de l'usine Azovstal, dans la ville de Marioupol, assiégée par l'armée russe depuis le début de son offensive.

Marioupol, en bordure de la mer d'Azov séparant la Russie et la Crimée, a été le théâtre de bombardements sans relâche des troupes russes depuis le 24 février, laissant la ville portuaire en ruines et, selon les autorités ukrainiennes, faisant des dizaines de milliers de morts.

Civils et combattants ukrainiens s'étaient réfugiés dans l'usine Azovstal, un vaste complexe industriel datant de l'ère soviétique devenu la dernière poche de résistance à Marioupol face à l'armée russe.

Le ministère russe de la Défense a annoncé la reddition de 265 combattants ukrainiens, dont 51 grièvement blessés qui seront soignés à Novoazovsk, ville séparatiste pro-russe dans la région de Donetsk.

Au moins sept autocars transportant des combattants ukrainiens ayant abandonné les armes ont quitté mardi l'usine Azovstal sous escorte de troupes pro-russes, a constaté un journaliste de Reuters.

Plus tôt dans la journée, le commandement de l'armée ukrainienne avait annoncé que la mission de défense de l'aciérie était terminée.

On ne pouvait déterminer dans l'immédiat le sort que connaîtront ces combattants ukrainiens, qualifiés de "héros" par le président ukrainien Volodimir Zelensky mais décrits par des parlementaires russes comme des "criminels nazis".

Le Kremlin a fait savoir que les combattants seraient traités dans le respect des règles internationales. La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Anna Malyar, a déclaré dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux que tous ces évacués sont concernés par une procédure d'échange.

Pour la plupart, les civils qui s'étaient abrités dans l'usine Azovstal ont été évacués au cours des dernières semaines dans le cadre d'opérations chapeautées par les Nations unies et la Croix-Rouge à la suite d'un accord avec Moscou et Kyiv.

La perte de Marioupol marque un revers de taille pour l'Ukraine, après la plus longue et sanglante bataille depuis le début de l'offensive russe.

Marioupol était devenue le symbole à la fois de la résistance ukrainienne et de la détermination de la Russie à détruire les villes lui tenant tête.

BOMBARDEMENTS INTENSIFS DANS L'EST

Sur les autres fronts, les combattants ukrainiens ont chassé ces derniers jours les forces russes de la zone proche de Kharkov, la plus grande ville de l'est du pays, mais de violents combats et des bombardements se poursuivent dans une vaste zone orientale.

Les services de la présidence ukrainienne ont déclaré mardi que toute la ligne de front autour de Donetsk était soumise en permanence à des bombardements intensifs, tandis que dans la région de Tchernihiv, un tir de missile sur le village de Desna a tué et blessé un nombre indéterminé de personnes.

Les forces russes se renforcent et se préparent à relancer leur offensive près de Slovyansk et de Drobysheve, au sud-est de la ville stratégique d'Izioum, selon l'état-major ukrainien.

Les zones autour de Kyiv et de Lviv, près de la frontière polonaise, ont continué à subir des tirs russes. Une série d'explosions a frappé Lviv tôt ce mardi, selon un témoin de Reuters.

En Russie, un village de la province occidentale de Koursk, à la frontière avec l'Ukraine, a été la cible de tirs ukrainiens mardi, a déclaré le gouverneur régional Roman Starovoït. Trois maisons et une école ont été touchées, mais il n'y a pas eu de blessés, a-t-il ajouté.

Reuters n'a pu confirmer immédiatement les détails des compte-rendus des combats.

Volodimir Zelensky s'est entretenu mardi avec le chancelier allemand Olaf Scholz et devait également parler par téléphone au président français Emmanuel Macron, a indiqué son bureau.

(Rédaction de Reuters; version française Jean Terzian, Kate Entringer, édité par Jean-Stéphane Brosse et Sophie Louet)