États-Unis : Biden condamne le "poison" du suprémacisme blanc après la tuerie de Buffalo

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Etats-unis: biden condamne le poison du supremacisme blanc apres la tuerie de buffalo[reuters.com]
(Crédits : Leah Millis)

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par Jeff Mason

BUFFALO, New York (Reuters) - Le président américain Joe Biden a reproché mardi aux suprémacistes blancs, aux médias, à internet et aux politiciens de répandre des théories complotistes racistes, lors d'une visite à Buffalo, dans l'Etat de New York, où dix Afro-Américains ont été tués samedi dans un supermarché.

Les autorités ont décrit l'attaque menée par Payton Gendron, jeune homme blanc âgé de 18 ans équipé d'un fusil semi-automatique, comme un acte d'"extrémisme violent aux motivations raciales".

"Le suprémacisme blanc est un poison. C'est un poison qui circule dans notre corps politique", a déclaré Joe Biden après avoir rencontré les familles des victimes ainsi que des secouristes.

"Cette idéologie n'a aucune place en Amérique. Aucune", a ajouté le chef de la Maison blanche.

Au coeur de l'enquête des autorités se trouve notamment un manifeste de 180 pages qu'aurait rédigé Payton Gendron et qui met en exergue la théorie conspirationniste du "grand remplacement", selon laquelle la population blanche est volontairement remplacée aux Etats-Unis et ailleurs par des minorités via l'immigration.

Joe Biden a critiqué cette théorie, aux longues origines historiques dans le pays et qui se répand désormais dans certains cercles politiques conservateurs.

"Haine et peur reçoivent beaucoup trop d'oxygène de la part de ceux qui revendiquent aimer l'Amérique", a-t-il dit, dénonçant la politique et la recherche du profit.

"Il est l'heure pour les individus de toutes les races, de toutes les origines, de s'exprimer en tant que majorité en Amérique et de rejeter le suprémacisme blanc", a ajouté le président américain.

"Ce qui s'est produit ici est simple: du terrorisme, du terrorisme intérieur."

Joe Biden a rappelé qu'il avait fait campagne en 2020 avec l'objectif de revivifier l'âme du pays après ce qu'il a décrit comme des manquements de son prédécesseur Donald Trump dans la dénonciation d'actes racistes.

L'actuel locataire de la Maison blanche n'a cependant pour l'heure pas réussi à endiguer l'émergence de groupes suprémacistes blancs ou à lutter contre les violences par armes à feu, alors que les Etats-Unis ont été le théâtre d'une série de fusillades de masse ces derniers mois.

Joe Biden a demandé au Congrès d'adopter des mesures plus strictes pour le contrôle des armes à feu, mais ses soutiens démocrates ne disposent pas de suffisamment de voix pour faire avancer des textes en la matière, tandis que de nombreux élus républicains y sont opposés.

(Reportage Jeff Mason, Alexandra Alper et Trevor Hunnicutt; version française Jean Terzian, édité par Bertrand Boucey)