« La Chine est très dépendante des pièces et des composants qu'elle importe du Japon »

La Chine reste encore sur le plan économique « l'atelier » du Japon. Les relations diplomatiques entre les deux pays devraient demeurer ambivalentes.
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Quelles vont être les conséquences économiques du tremblement de terre et du tsunami au Japon pour la Chine ?

Les deux économies sont en symbiose. La Chine est l'atelier du Japon. Elle est très dépendante des pièces et des composants qu'elle importe du Japon pour faire tourner ses usines, en particulier dans le secteur de l'électronique et de la construction automobile. En Chine, certains industriels commencent à s'inquiéter de cette situation, qui va les obliger à puiser à court terme dans leurs stocks.

Les relations diplomatiques vont-elles s'améliorer, après le refroidissement de ces derniers mois ?

Pékin manifeste sa volonté de tendre la main à Tokyo par l'envoi de moyens humains et d'une aide financière. Mais c'est d'abord un exercice de communication. La Chine veut affirmer son rôle de puissance sur la scène internationale. Cela donne lieu d'ailleurs à des critiques en interne, car le gouvernement reste discret sur les dégâts causés par le tremblement de terre qui a eu lieu le 10 mars dans la région du Yunnan. S'il a été moins meurtrier, il y a toutefois 250.000 sans-abri. Par ailleurs, sur les différends maritimes, l'Assemblée nationale populaire vient de durcir la loi sur ce sujet à l'égard ?du Japon !

Quel est le sentiment de la population face au drame japonais ?

Si l'on se réfère à ce que l'on voit à la télévision ou lit sur Internet, il est partagé. Il y a d'abord l'expression d'un sentiment anti-japonais, qui est récurrent, mais aussi une certaine admiration pour le sens civique dont font preuve les Japonais dans l'épreuve qu'ils traversent. Par exemple, certains ont été sensibles au fait que les instituteurs dans les écoles japonaises ont veillé à l'évacuation de leurs élèves, alors que c'était le contraire qui s'était passé en Chine lors du tremblement de terre dans le Sichuan en 2008.

Et sur la question de la sécurité nucléaire ?

Sur le fond, cela ne change rien. Les autorités justifient le recours à l'énergie nucléaire pour réduire la pollution et assurer la fourniture d'électricité au pays. Au mieux, il y aura un débat sur l'amélioration de la sécurité pour la construction des prochaines centrales.

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