À son procès, Mélenchon ironise : "Accuser un Insoumis de rébellion, il y a une forme de pléonasme"

Le député et chef de file de La France Insoumise (LFI) défend la thèse du "procès politique" au prermier jour de son procès au tribunal de Bobigny, où il comparaît avec cinq proches, tous les six pour "rebellion" après les perquisitions houleuses à plusieurs domiciles d'élus et au siège de LFI en octobre 2018. L'audience a notamment été le théâtre d'un face-à-face à étincelles, virant par moments au concours d'éloquence.
(Crédits : Philippe Wojazer)

Jean-Luc Mélenchon a soutenu jeudi la thèse du "procès politique" au premier jour de sa comparution pour rébellion au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui s'est déroulée dans une atmosphère inédite de meeting électoral.

Le député de Marseille a plaidé sa cause devant ses cinq proches, dont le député Alexis Corbière et l'eurodéputé Manuel Bompard, également poursuivis pour les incidents qui ont émaillé les perquisitions houleuses et ultra médiatisées au siège de La France insoumise et à plusieurs domiciles, le 16 octobre 2018.

Les six prévenus étaient accompagnés d'autres élus et hauts responsables de LFI, comme Adrien Quatennens, Eric Coquerel et François Ruffin, le tout composant un aréopage de personnalités politiques peu ordinaire dans une salle d'audience.

Les quelques dizaines de militants venus les soutenir aux cris de "Résistance!" étaient pour leur part tenus à l'extérieur de la salle.

Face-à-face à étincelles et concours d'éloquence

"C'est un procès politique parce que ses motifs sont politiques, parce que les procédés qui ont été utilisés contre moi sont politiques", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, maniant le même verbe bagarreur et la même éloquence tempétueuse que lors de ses campagnes électorales.

L'audience a notamment été le théâtre d'un face-à-face à étincelles - virant par moments au concours d'éloquence - entre le candidat défait aux présidentielles de 2012 et 2017 et un autre spécialiste de la rhétorique, Me Eric Dupond-Moretti, avocat de policiers présents lors des perquisitions.

Ce dernier a raillé la théorie du procès politique - "On est chez les dingos", a-t-il glissé à des journalistes.

Une ligne de défense bien rodée

Au-delà du débat sur la nature de l'audience, Jean-Luc Mélenchon a revendiqué son caractère "éruptif" et sa tendance à "parler très fort", tout en se défendant d'être allé trop loin face aux magistrats et forces de l'ordre.

"Je n'ai bousculé, violenté, frappé personne, je n'ai manqué de respect à personne", a dit le député, poursuivi pour "rébellion commise en réunion", "provocation directe à la rébellion", "actes d'intimidation".

"Accuser un Insoumis de délit de rébellion, il y a une forme de pléonasme", a-t-il dit.

Jean-Luc Mélenchon avait rodé sa ligne de défense dans un ouvrage paru jeudi chez Plon ("Et ainsi de suite"), de même que lors d'une conférence de presse, le 12 septembre.

Des scènes désormais culte, grâce à l'émission Quotidien (Y. Barthès)

Les caméras de l'émission Quotidien, sur TMC, ont immortalisé certaines scènes des perquisitions, en particulier l'une d'elles montrant Jean-Luc Mélenchon en train de forcer l'entrée du siège de LFI, gardée par deux policiers.

Ces perquisitions - écourtées du fait de la cohue - avaient lieu dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris, liées à des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen et aux comptes de la campagne présidentielle du candidat, en 2017.

Le procès doit se poursuivre ce vendredi.

Commentaires 10
à écrit le 21/09/2019 à 20:22
Signaler
Ce pauvre Mélanchon a ruiné pour 10 ans les chances d une gauche humaniste de revenir au pouvoir. C’est un vrai outil de défaite. Les droites devraient l en remercier. Les pauvres payeront les pots cassés...

à écrit le 20/09/2019 à 23:54
Signaler
On peut être insoumis "au grand capital", ou "aux inégalités", mais dans un état démocratique on ne saurait être insoumis à nos Lois, à nos institutions, voire à nos valeurs. Et M.Mélanchon n'a pas du suivre le procès de son ami Balkany pour ne pas c...

le 21/09/2019 à 11:07
Signaler
A l'époque où on vie vaut mieux être politicien et détourner de l'argent publique que citoyen et faire un excès de vitesse... Les politicien ont toujours eut plus d'indulgence sur leur fautes même très grave et qui ont des conséquences sur nous tous,...

à écrit le 20/09/2019 à 15:12
Signaler
"Les caméras de l'émission Quotidien, sur TMC, ont immortalisé certaines scènes des perquisitions". Pour résumer, le Quotidien vient de faire condamner un opposant à Macron.,ils doivent jubiler nos chroniqueurs parisiens qui vont surement voter Vi...

à écrit le 20/09/2019 à 14:26
Signaler
Melenchon au ballon. Allez ouste à la santé avec Balkany Avec Marine et Jean-Marie qui vont aussi y aller , ils pourront taper la belote

le 21/09/2019 à 11:08
Signaler
Ok mais les deux dans les droits communs !

à écrit le 20/09/2019 à 14:12
Signaler
Guignol continue ses pitreries. Levée de bras à la Fidel Castro. Idéologie à soutenir les dictateurs qui font mourir de faim leur peuple. On pourrait en rire si cela ne s'accompagnait pas du soutien implicite à la violence sociale!

à écrit le 20/09/2019 à 13:05
Signaler
Attitude bien trop bassement exubérante, à la limite du grotesque même, pour être sincère, les militants communistes sont bien trop crédules mais les barons eux sont comblés car n'ayant aucune chance de gagner. Une chance qui pourrait sauver la g...

à écrit le 20/09/2019 à 12:59
Signaler
Un très bon procès pour melonchon le stalinienne la loi c est la loi

à écrit le 20/09/2019 à 12:34
Signaler
a force d'insulter tout le monde il se croyait intouchable seulement voila le boomrang lui revient en pleine figure il s'attendait a quoi!!!!! de belle parole !!! parfois agressive mais pas de solution en dehors de creer la polemique et la confusion ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.