Ecologie : les Français prêts à changer… sauf sur la voiture individuelle

Par Dominique Pialot  |   |  490  mots
Les incendies en Amazonie ont contribué à sensibiliser les Français aux enjeux écologiques (Crédits : UESLEI MARCELINO)
Un sondage RTL/M6/Harris Interactive montre que les sujets environnementaux ont fortement progressé dans le débat public. Prêts à modifier leurs comportements, ils n’opposent pas fin du monde et fin du mois, mais restent cramponnés à leur volant.

Sans doute favorisée par une actualité faite de canicules, scandales sanitaires et autres incendies frappant aussi bien l'Amazonie que la Sibérie, la progression des sujets environnementaux dans le débat public et parmi les préoccupations des Français est l'un des principaux enseignements du sondage commandé par RTL et M6 à Harris Interactive. 72% d'entre eux disent avoir un intérêt accru pour ces enjeux écologiques depuis quelques mois. Cette prise de conscience, particulièrement forte chez les jeunes (89% chez les 18-24 ans, 80% chez les 25-34 ans), ne s'accompagne pas nécessairement de pessimisme, qui est d'ailleurs moins répandu chez les plus jeunes que chez leurs aînés, mais celui-ci frappe néanmoins 69% des personnes interrogées.

Près d'un Français sur deux refuse de renoncer à sa voiture individuelle

Près de la moitié de ces Français inquiets pour l'avenir de la planète seraient même prêts à modifier leurs modes de vie et de consommation. Sans surprise, ce sont les gestes les plus simples qui rallient le plus de suffrages : éteindre la lumière en sortant d'une pièce (99%), arrêter l'eau en se brossant les dents (98%), trier ses déchets (97%), acheter des produits de saison (97%), recycler ses équipements numériques (96%), éviter les produits en plastique à usage unique (95%), acheter en vrac (90%)... Ils sont même prêts dans leur majorité à consommer moins de viande (82%), se passer de climatisation (82%) ou envoyer moins d'emails. En revanche, la proportion de citoyens prêts à consentir des efforts pour protéger la planète se réduit significativement dès lors qu'il s'agit de fabriquer ses propres produits cosmétiques ou d'entretien (67%), de cesser de prendre l'avion (65%) et, surtout, de renoncer à leur véhicule individuel, ce que refuseraient près de la moitié d'entre eux.

Fin du monde et fin du mois réconciliées ?

Ce résultat semble cohérent avec la crise des gilets jaunes, provoquée en grande partie par la hausse du coût d'utilisation de la voiture individuelle. En revanche, alors que cette crise avait également opposé « fin du mois » et « fin du monde », le sondage indique que pour une majorité de Français (62%), il est possible de concilier politiques en faveur de l'environnement et pouvoir d'achat.

Dans la foulée des élections européennes qui ont vu la tête de liste d'EELV,  Yannick Jadot, rallier 13% des suffrages, les enjeux pourraient jouer un rôle important lors des prochaines échéances électorales, à commencer par les élections municipales de mars prochain. En effet, ils arrivent en deuxième position (critère principal pour 12% des personnes interrogées) derrière la fiscalité locale (13%), mais devant la sécurité (10%), la qualité des services publics (9%), la santé (4%), le logement (5%), les transports en commun (3%) ou encore la circulation et le stationnement (2%).

A ce jour, l'exécutif, qui a promis un « acte II » du quinquennat plus vert, ne convainc de sa sincérité que 43% de ses concitoyens.