Emmanuel Macron peut-il accélérer les réformes  ?

Par Grégoire Normand  |   |  436  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
[ 9 POINTS CHAUDS DE 2019 ] Marchés agités, guerre commerciale États-Unis Chine, Brexit, crise de "Gilets jaunes"... 2019 sera l'année de tous les dangers avec un monde face au risque de la récession. Mais aussi, comme le pire n'est jamais sûr, l'année de toutes les opportunités. Sixième point chaud : Macron peut-il continuer à réformer ?

Après plusieurs semaines de mobilisation des « gilets jaunes », Emmanuel Macron est apparu, le 31 décembre, déterminé à mener des chantiers à risques. Lors de son allocution aux Français, il a expliqué que « les résultats ne peuvent pas être immédiats et l'impatience que je partage ne saurait justifier aucun renoncement ». Au plus bas dans les sondages, le chef de l'État a formulé ses trois priorités en annonçant vouloir « changer en profondeur les règles d'indemnisation du chômage, afin d'inciter davantage à reprendre le travail, l'organisation du service public, pour le rendre plus efficace, et notre système de retraite, pour le rendre plus juste ». Pourtant plusieurs obstacles de taille apparaissent déjà dans l'agenda des réformes. La concertation sur les retraites, suspendue depuis le début du mois de décembre avec la crise des « gilets jaunes », devrait reprendre à partir du 21 janvier.

Priorité du programme d'Emmanuel Macron, la réforme de l'assurance-chômage promet quelques échanges houleux avec les syndicats. La mise en place d'un bonus-malus pour les entreprises qui abusent des contrats courts ou les économies drastiques demandées à l'assurance-chômage (3 à 3,9 milliards d'euros sur trois ans) risquent encore d'exacerber les divisions des partenaires sociaux. En pleine crise des « gilets jaunes », les syndicats ont demandé une prolongation des négociations. Ces dernières devraient aboutir à un accord le 22 février. Par ailleurs, l'organisation du grand débat national à partir de la mi-janvier pourrait ralentir le rythme des chantiers à venir.

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Au niveau européen, les ambitions du chef de l'État pourraient être revues à la baisse. Au moment de son élection à la présidence de la République, Emmanuel Macron avait fait de l'Europe sa priorité. Dix-huit mois plus tard, les résultats ne sont pas à la hauteur des promesses proclamées alors. Lors de ses vœux, le président a déclaré qu'il proposerait dans les prochaines semaines un « projet européen renouvelé » censé en finir avec le « sentiment d'impuissance » et « mieux protéger les peuples ». Le renouvellement du Parlement européen et de la Commission européenne pourrait paralyser un certain nombre de réformes.

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