Le ralentissement de la Chine reste limité

[ 9 POINTS CHAUDS DE 2019 ] Marchés agités, guerre commerciale États-Unis Chine, Brexit, crise de "Gilets jaunes"... 2019 sera l'année de tous les dangers avec un monde face au risque de la récession. Mais aussi, comme le pire n'est jamais sûr, l'année de toutes les opportunités. Huitième point chaud : le ralentissement de la Chine.
Robert Jules
(Crédits : Thomas White)

La croissance de la Chine reste un soutien majeur du dynamisme de l'économie mondiale. Or, depuis 2010, à l'exception d'un rebond en 2017, elle ralentit : 6,6 % en 2018 et 6,2 % en 2019, selon les projections du FMI. Pour la maintenir, les autorités de Pékin n'ont pas d'autre solution que de faciliter le crédit pour relancer l'investissement dans les infrastructures et les capacités industrielles. Mais cela n'est pas sans danger. Même si Pékin régule son secteur financier, en particulier l'important « shadow banking », l'endettement total atteint désormais 317 % du PIB, selon Goldman Sachs, dont 205 % pour la seule dette privée, composée en large part de créances douteuses. « Finalement, on a eu une politique de stop-and-go, selon que la priorité était donnée au soutien à l'activité ou à la maîtrise de la dette », note Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities.

Outre l'endettement, devenu une véritable bulle, la croissance chinoise dépend des exportations. Dans un tel contexte, le conflit commercial avec les États-Unis revêt une importance particulière, d'autant que la Chine enregistre avec l'Oncle Sam un excédent commercial record de 300 milliards de dollars. La politique protectionniste de Donald Trump pèse déjà lourdement sur l'économie chinoise : les prix de l'immobilier et les investissements dans le BTP progressent moins rapidement, l'activité dans l'industrie et les ventes au détail ont atteint leurs points les plus bas respectivement depuis début 2016 et depuis 2003. Les ventes de véhicules ont reculé d'environ 15 % depuis la fin 2017. La confiance des industriels mesurée par les indices PMI se situe désormais juste sous le seuil fatidique des 50 points qui signale une récession.

Sans un véritable accord avec les États-Unis, la pression devrait donc s'accentuer sur les exportations chinoises en 2019, et peser sur les réserves de change qui ont déjà fondu de 30 % depuis leurs plus hauts de 2014. Perspective qui, en amplifiant la fuite des capitaux étrangers mais aussi chinois, va pousser les autorités à renforcer leur contrôle sur l'économie et à dévaluer la monnaie, le yuan. Un tel scénario serait préjudiciable à l'économie mondiale.

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Robert Jules
Commentaires 2
à écrit le 16/01/2019 à 23:57
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Et qu en est il du VRAI taux de croissance chinois?... Il est temps pour ce régime de publier des données qui ne dont pas surevaluées!

à écrit le 14/01/2019 à 8:44
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Ah... pas de bol, mauvais timing pour défendre la Chine à n'importe quel prix : "Première contraction du marché automobile chinois en 2018" https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN1P80GN/premiere-contraction-du-marche-automobile-chinois-en-2...

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