Emploi : faut-il attendre une bonne nouvelle ?

Par Fabien Piliu  |   |  560  mots
Le Premier ministre annoncera de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage en janvier
Jeudi, le gouvernement annoncera le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi à fin novembre. En attendant, plusieurs publications soufflent le chaud et le froid.

Suspense, suspense... Après un mois d'octobre catastrophique, au cours duquel 42.000 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi dans la catégorie A, que réserve le mois de novembre ? Une embellie est-elle possible ? Il faut attendre encore un peu. C'est ce jeudi que le gouvernement annoncera le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi. En attendant, plusieurs statistiques ont été publiées. Donnent-elles une tendance ?

Pas vraiment. Mardi, le cabinet américain ADP, dont l'Insee remet en cause la rigueur de la méthode de calcul, publiait les résultats de son Rapport national sur l'Emploi en France. Ils sont peu encourageants. Selon le cabinet, le secteur privé français a détruit 4.600 emplois entre les mois d'octobre et novembre 2015. Les suppressions de postes sont particulièrement élevées dans l'industrie, 6.500 au total, ce qui constitue un sommet depuis mars 2014.

Les chiffres en trompe-l'oeil de l'Acoss

Ce mercredi, l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) était un peu pessimiste. Selon la banque de la Sécurité sociale, les déclarations d'embauches de plus d'un mois, qui ne prennent donc pas en compte l'intérim, ont progressé de 4,5 % en novembre 2015 après une quasi-stabilité (- 0,3 %) en octobre !

Comment expliquer ce rebond des embauches ? Par une bouffée d'optimisme aussi soudaine brutale que brutale des chefs d'entreprises, confrontés à une explosion de la demande ? Pas vraiment. C'est un effet calendaire qui explique en partie cette embellie.

"Le dernier jour de novembre tombant un lundi, une partie des embauches prévues au mois de décembre ont été concrétisées le 30 novembre. Cet effet sera compensé au mois de décembre", explique l'Acoss.

Au cours des trois derniers mois, les déclarations d'embauches ont reculé de 1,2 %. Sur un an, elles ont revanche progressé de 5,2 %.

L'industrie est toujours en difficulté

Les deux enquêtes font le même constat : l'industrie est en difficulté. Selon l'Acoss, les effectifs salariés des entreprises mensualisées reculent de 0,4 % sur trois mois et de 1,1 % sur un an. Les déclarations d'embauche de plus d'un mois de ce secteur diminuent en novembre 2015 de 1,7% sur trois mois. Seul point positif, elles progressent de 2,7 % sur un an.

Dans ce contexte, l'inversion de la courbe du chômage est-il envisageable à moyen terme? Pour que cette hypothèse se vérifie, il faudrait que la reprise devienne enfin une réalité. Et qu'elle accélère. Pour l'instant, aidées par les mesures gouvernementales, les entreprises profitent du redressement de leur taux de marge pour investir. Elles n'ont pas vraiment le choix si elles veulent continuer à soutenir la comparaison technologique avec leurs concurrentes étrangères. En revanche, en l'absence de perspectives sereines et sûres, et faute de moyens financiers, les entreprises n'ont pas encore les moyens d'embaucher.

De nouvelles mesures annoncées en janvier

Au regard de ces éléments, ne pouvant compter sur un véritable redémarrage de l'activité, l'exécutif est au pied du mur. Pour faire reculer un taux de chômage qui s'élevait à 10,2% de la population active au troisième trimestre - un record depuis 1997 - le gouvernement annoncera en janvier de nouvelles mesures pour faire reculer le nombre de chômeurs. De nouveaux bataillons d'emplois aidés seront-ils annoncés ? Ce n'est pas certain. L'accent devrait être mis sur les emplis de service, la formation professionnelle et l'apprentissage.