Méga-bonus de Michel Combes : Macron s'en mêle

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Les réactions outrées à la rémunération du patron d'Alcatel-Lucent se sont multipliées lundi, y compris au sein du patronat, sans faire plier Michel Combes qui a défendu ses primes et son bilan à la veille de son départ de l'équipementier en télécoms.
La polémique créée par le bonus de 13,7 millions d'euros que touchera l'ancien patron d'Alcatel-Lucent a poussé le gouvernement a réagir. Emmanuel Macron recevra mardi après-midi le PDG d'Alcatel-Lucent et Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, a menacé de légiférer sur le salaire des patrons.

| Article publié à 9h23, mis à jour à 14h27.

Après les réactions outrées à la rémunération du patron d'Alcatel-Lucent, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron va recevoir mardi 1er septembre le nouveau PDG d'Alcatel-Lucent, Philippe Camus, pour discuter des conditions de rémunération et de départ du directeur général de l'équipementier en télécoms Michel Combes, a appris l'AFP auprès de l'entourage du ministre.

"Le ministre a demandé au Haut Comité du gouvernement d'entreprise de l'Afep-Medef de se saisir des conditions de rémunération et de départ de M. Combes. Il en discutera cet après-midi (mardi) avec M. Camus", a déclaré cette source à l'AFP.

Dans la matinée, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, a laissé entendre sur RTL que le gouvernement pourrait légiférer sur les rémunérations des dirigeants d'entreprises privées,

"Si le patronat n'est pas capable de faire son autodiscipline, alors il y aura certainement des interventions plus fortes"

"À part Les Républicains, toutes les formations politiques sont choquées de ces exagérations et de ces auto-valorisations", a poursuivi le secrétaire d'Etat.

L'affaire Michel Combes

Michel Combes, qui quitte son poste mardi, pour prendre la présidence du conseil d'administration de l'opérateur Numericable-SFR, va en effet recevoir comme l'a révélé le Journal du Dimanche 4,5 millions d'actions d'Alcatel-Lucent sur trois ans, soit l'équivalent de 13,7 millions d'euros au cours actuel.

Les réactions outrées à la rémunération du patron d'Alcatel-Lucent se sont multipliées lundi, y compris au sein du patronat, sans faire plier Michel Combes qui a défendu ses primes et son bilan à la veille de son départ de l'équipementier en télécoms.

Le patronat "nous demande de ne pas intervenir au plan législatif et ils sont incapables de respecter leur propre code éthique", a regretté Jean-Marie Le Guen, qui a dénoncé une rémunération "moralement inacceptable".

Les entreprises publiques plafonnent déjà les salaires

En 2012, le gouvernement a pris un décret plafonnant à 450.000 euros annuels les rémunérations des mandataires sociaux dans les entreprises publiques. En 2013, le patronat français a décidé de soumettre au vote des actionnaires la rémunération des dirigeants d'entreprise, selon un nouveau code de bonnes pratiques présenté dimanche au quotidien Les Echos par le Medef et l'Afep (Association française des entreprises privées).

(Avec AFP)